Extrait du journal

Athènes, 23 novembre. Le gouvernement vient d'adresser à la conférence'de Londres et aux trois puissances protectrices un Mémoire sur l'état de nos finances, dés tiné a appuyer la demande de la 3e série de l'emprunt de 60 millions. Je me suis procuré cette pièce, qui d'ailleurs sera probablement publiée par les journaux allemands; je vais vous en communiquer les principaux résultats, en y joignant quelques observations. Drachmes. Les deux premières séries dç l'emprunt, montant à 40 millions de francs, représentent une somme de. 44,672,000 » Cette somme est loin d'être entrée tout entière dans les caisses du gouvernement grec ; il faut en déduire la perte sur la négociation, qui a eu lieu à 9 p. 100, les frais de banque, la perte sur le change et le trans port .Y..: 4,947,761 60 Sommes réservées pour le service des intérêts et (te l'amortissement du 1" juillet 1833 au 31 sept. 1835... 6,053,949 51 Paiement àla Turquie. 12,531,164 64 Remboursement à la France et à l'Angleterre pour anciennes avances .r. .. 753,467 72 Idem, à MM. Eynard et Thiersch., 162,038 28 Total des prélèvemens sur les deux premières séries. 24,448,381 75 Total àla disposition du gouvernement 20,225,217 25 C'est avec cette somme que le gouvernement a dû faire face au déficit Sur les services ordinaires' et extraordinaires des années 1833, 1834 et 1835. Il y a deux observations* à faire sur ee premier document.. La pre mière, c'est que dans le compte pour les années 1833 et 1834 envoyé à la conférence au commencement de cette année, et dont vous avez pu voir un extrait dans la Gazette d'Augsbourg, la perte pour frais de négociation, etc., etc., figurait pour une somme de 4 millions 602,414 d, seulement, rien n'explique comment elle a pu depuis cette époque jus qu'aujourd'hui s'accroître de 345,000 d, La seconde observation à faire, c'est qu'une somme de 1 million 200,000?, destinéeau service de l'intérêt et* de l'amortissement ytour le semestre courant, et qui doit être com prise dans la somme indiquée de 6 millions 53,949 d, n'a cependant point encore été versée jusqu'à ce jour. Le Mémoire en question contient en outre un aperçu du budget de 1836," ->*"••• ' " « Les 'dépenses , en y comprenant 4 millions 20,480 d pour les intérêts et l'amortissement des trois séries de l'emprunt, sont évaluées à 15,784,263 d La recette nette est évaluéeà / 11,312,445 , D'où résulte pour 1836 un déficit de 4,471,818 Un pareil résultat, si on pouvait le regarder comme bien établi, n'aurait rien de trop surprenant ai de trop alarmant pour un pays comme la Grèce. Malheureusement le gouvernement, dans son Mémoire, a négligé 3; fuu.ui> ia pièce justificative la plus importante de ses pré visions pour 1836; il h'a fourni aucun compte, pas même un aperçu pour 1835. Toutefois il est possible de suppléer jusqu'à un certain point au silence du gouvernement. D'après le compte poùr 1833 et 1834 , envoyé à la conférence au commencement de cette année, le solde en caisse, demeuré disponible sur les fonds des deux premières séries, s'élevait, au 31 décembre 1834, à- 9,873,969 d La somme des recettes n'a pas pu être moindre que celle présumée pour 1836, savoir 11,312,445 Il est positif que la Bavière a déjà avancé, pour le ser vice de cette année, tout au moins 1,000,000 Total des recettes pour 1835 22,186,414 d Or, cette somme des recettes est en même temps le minimum de celle des dépenses; car le Trésor est aujourd'hui absolument à scc, et l'on prétend même généralement qu'il reste encore beaucoup à payer. L'an née 1835 n'a présenté d'ailleurs absolument aucune dépense qu'en puisse qualifier d'extraordinaire. Le serviee de l'intérêt et de l'amortissement de la dette ne s'appliquant qu'aux deux premières séries, a même con sommé 1 million 346,000d de moins que la somme portée au budget pour 1836, et qui est calculée dans l'hypothèse de la concession de la troisième série. Ainsi, l'excédant des dépenses normales sur les recettes normales, évalué à 4 millions et demi de drachmes dans le budget pour 1836, devrait être évalué à près de 11 millions, en prenant pour base les résultats de 1835, et même à plus de 12 millions, si l'on avait à payer l'intérêt et l'amortissement pour la totalité de l'emprunt de 60 millions de francs. Ou bien, si la première évaluation est véritablement la bonne, à quoi ont été dépensés les 6 millions et demi d'extrà pour l'année 1835. Cette double question ne serait pas si embarrassante, si le gouvernement avait jugé à propos de communiquer à la conférence de Londres, avec l'aperçu du budget de 1836, un compte de 1835....