Extrait du journal

Si nous pouvions être curieux de petits spectacles, dans un moment ou tant de grandes choses réclament tout notre intérêt , il serait amusant d'observer la guerre que fait la Gazette de France au Journal des Débats. Elle a bien choisi son adversaire. Un ami quand-même de M. de Châteaucriant, (la seule des puissances de l’Europe qui n’ait pas reconnu la royauté de juillet ) un émigré de Gund ne devait pas être difficile à battre par des doctrines qu’il a long temps défendues lui-même. On sait que la dialectique de la Gazette consiste principalement à rechercher les précédons de son antagoniste , et à le frapper de ses propres textes. Les fligomcns ad homine n’éclaircissent guère une question; mais ils vexent l’inconséquent. Peu importe à la France que la Gazette batte les Débats : elle n’a pas donné ses droits à défendre à 1 un de ses journaux ; mais il importe à sa dignité que la feuille cariste ne fasse pas retomber sur la révolution de juillet les conclusions qu’elle tire bien ou mal des doctrines de M. Berlin aîné. G’est-ce que M. Genoude prétend faire, en abusant du triomphe bavard que le journal ministériel a voulu tirer des funestes journées des 5 et 6 juin, o Que reprochez-vous aux derniers insurgés , a dit la Gazette? que leur reprochez-vous dont vous ne «oyez vous-même coupables? Les journées des 5 et 6 sont innocentes, si le droit d'insurrection proclamé en juillet est le principe de votre gouvernement. Elles ne sont coupables qu’autant que la déchéance de la branche aînée des Bourbons serait un crime. Il faut que vous en veniez à reconnaître avec nous que larcvolte n’est jamais permise. »...