Extrait du journal

SI la politique française ne tenait compte que des idées, lorsqu'il s'agit d’un débat idéologique, si elle s'attachait à ne point détourner les mots et les attitudes de leur sens véritable, il n'est pas d’homme qui devrait se trouver plus proche du général de Gaulle que M. Léon Blum. Qu'on en juge. En 1941, le leader socialiste dressait ainsi le catalogue des faiblesses de la III* République : « Fracas oiseux des discours, lenteurs des procédures, empiètemets successifs et usurpations réciproques du Législatif sur l'Exécutif et de l’Exécutif sur le Législatif, luttes de clans et rivalités de personnes, précarité et débilité des ministères privés d'assiette et... dépourvus pour tout dire d'efficacité. » Et l'auteur de «A l’Echelle humaine » de tirer cette conclusion logique : « Le système gouvernemental de la France, c’est-à-dire le régime représentatif ou parlementaire tel qu’il y était pratiqué, doit recevoir de profondes corrections et, à supposer qu’il ne soit pas susceptible, comme on le prétend, de corrections satisfaisantes, la seule conclusion qu’on ait le droit d'ajouter est que le régime parlementaire ou représentatif ne constitue pas la forme de gouvernement démocratique exactement adaptée à la société française, et qu'il faut par conséquent se mettre en quête de forces qui lui conviennent mieux.»...