Extrait du journal

Du coup, les communistes n'attendaient plus qu'un seul profit de l'élection de Vincent Auriol (qu'ils ne souhaitaient pas sérieusement empêcher) : celui de rejeter le parti frère sur la droite en l'obligeant à recueillir les voix du M.R.P. et du P.R.L. Le parti socialiste, on l'a dit, n'est pas résigné à un ministère Thorez, mais il ne veut pas le dire, pour ne pas attenter à la mystique des gauches. Les communistes, au contraire, tiennent à rendre la S.F.I.O. responsable de l'échec prévu de l'Union des gauches. Déjà ils interprètent ce premier vote comme un vote politique, qui marquerait un glissement à droite. quant au M.R.P., il a, lui aussi, tiré un double bénéfice de l'opération : il a manifesté son désintéressement et donné un exemple, qu'il voudrait convaincant, du rapprochement travailliste....