Extrait du journal

Sur certains points, les partisans du « non » ont obtenu des améliorations incontestables au texte repoussé par le pays. Le Conseil de la magistrature est, dans une certaine mesure, « dépolitisé ». Le Conseil de la République fait partie du Parlement et reçoit des attributions suffisantes pour qu'il puisse éventuellement exercer une influence morale. La présidence de la République n'est plus conçue de telle sorte qu'elle décourage les candidatures des moins ambitieux. Enfin, en un temps où l'on tient pour un immense succès le seul fait d'éviter une catastrophe, les articles relatifs à l'Union française ont U mérite de résoudre sans dommage un problème posé dans des termes absurdes (on ne rédige pas une Constitution fédérale alors que les Etats à fédérer n'ont pas encore d'institutions). Ceux qui diront « oui » le 13 octobre, après avoir dit « non » le 5 mai, disposent donc d'assez d'arguments pour qu'on n'impute pas leur revirement à la seule lassitude....