Extrait du journal

Certes, je ne saurais prendre le droit de prononcer un discours devant une telle assemblée tqui compte tant de savants célèbres ou remarquables et qui a l'honneur d'être présidée ce soir par l'éminent recteur de l'Académie de Paris, monsiéur Appel, éminent par le cœur aussi bien que par l'esprit, et dont la place est marquée non seulement dans une Académie,mais dans plusieurs. Je me permettrai pourtant de dire quelques mots. Comment la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques* aurait-elle pu rester indifférente à l'initiative hautement généreuse de Monsieur Lucien Klotz et de ses collaborateurs si puissamment soutenus par le JourMal? N'est-on point toujours qualifié des que J'on se trouve face à face avec une injustice pour icrier son indignation, et pour dépenser contre «■lie toutes ses possibilités d'action? Ce devoir 6 M m,pose aux Auteurs, dramatiques plus peutlêtrè qu'à tous les autres travailleurs intellectuels parmi lesquels, sans être comblés, ils sont (favorisés. Ils doivent ce privilège à la circonstance qui, vers la fin du dix-huitième siècle ieur donna un maître merveilleux et singulier, (Beaumarchais, homme de génie au théâtre, homme de génie en affaires. Parce qu'il discerna les .faiblesses et les travers d'e ses confrères; parce qu'il comprit les périls divers dont ils étaient menacés, il jugea; qu'ils n'auraient l'avantage qu'en s'unissant. Ils. s'unirent, ce qui est bien....