Extrait du journal

Pour ma part, en toute bonne foi, je n'avais jamais été féru du théâtre de Rostand, mais je ne méconnaissais pas ses dons éclatants. Si je puis ainsi dire, je l'admirais malgré moi. Nourri de classicisme, je lui en voulais de détruire l'harmonie du vers, si noble et si parfaite jadis. Je lui en voulais de son ingéniosité romanesque, de son culte du pittoresque qui fait dévier l'art de sa destination; .Le cantonne dans le détail, dans l'anecdote, au détriment des sentiments généraux et éternels. Je. lui en voulais. chez moi. Mais lorsque j'assistais à l'une de ses pièces, j'étais pris, empaumé par ce magicien verbal, et à la sortie je maugréais contre ce donneur d'illusions....