Extrait du journal
le - Je vais vous le dire!. D'abord parce que tes auteurs dramatiques, nos prudents confrères, Ont remarqué que le public considérait toujours aVec une certaine méfiance hostile un personnage dont on nous apprend qu'il « travaille de son -erveau », et tend à se différencier par conséquent du commun dés mortels. Car de deux choses l'une, ou bien le personnage en question jOit, dans une pièce, se révéler à nous comme Un niais, un imbécile, un raté, et faire rire de hli, ou bien il doit nous paraître un homme de trient. voire de génie, nous en imposer. Or, dans les deux cas, la besogne de l'auteur dramatique, du « montreur de marionnettes » est difficile. Comment persuader au public que tel bonhomme exerçant la profession d'écrivain, ne Possède véritablement aucun don, et qu'il est un « monument » de vanité ou de sottise, oui, comment, à moins de nous donner lecture de quelques extraits de ses ouvrages et de mettre ainsi )es spectateurs dans la confidence de ses productions. Ainsi en use Molière, lorsqu'il fait réciter par Oronte le fameux sonnet, ou par Vadius, les stances' sur la fièvre de la princesse Uranic. Seulement de tels exercices publics n'ont Pas toujours une force persuasive suffisante, et il arrive que le public, mal « initié » et dont le goût n'est pas toujours exercé ne démêle qu'imparfaitement ce qu'il peut y avoir de ridicule, de Mauvais ,d'accablant (pour le personnage qu'il s'agit de ridiculiser) dans le morceau dont on lui donne lecture. Je sais notamment des spectateurs qui applaudiraient fort bien le sonnet d'Oronte, et, si on ne les avertissait pas, le jugeraient volontiers supérieur à la Chanson de « Si le roi m'avait donné », vanté un peu après et Peut-être arbitrairement par Alceste, c'est-à-dire Par Molière. Pour Ce qui est des personnages rePrésentant à nos yeux le génie ou le talent, ils sont encore plus malaisés à « réaliser » dramatiquement....
À propos
Le quotidien de l'actualité des spectacles Comœdia est fondé en 1907 par Henri Desgrange, propriétaire de L'Auto-Vélo – et inventeur du Tour de France. Ancien du journal Le Vélo, Gaston de Pawlowski est nommé rédacteur en chef. Il s'assure la collaboration de plusieurs grands critiques littéraires comme Guillaume Apollinaire ou André Rouveyre. Quotidien jusqu’en 1941 puis hebdomadaire, Comœdia était un journal culturel de quatre pages.
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