Extrait du journal

Quand le frand montait, et que la trésorerie des acheteurs était abondante, la taxe de 12 0/0 paraissait aisément supportable. Un jour vint où la clientèle se mit à bouder et à marchander plus que de coutume. Elle refusait d'acquitter cet impôt. Les vendeurs furent donc forcés de l'inclure dans leurs tarifs, de façon que les clients eussent l'illusion de ne pas le payer à part. Mais aucun ne s'y est trompé, et c'est alors qu'on a vu apparaître les moyens de fraude les plus subtils et les plus sûrs. Comme la même taxation n'existe pas à l'étranger, il suffit qu'une femme aille prendre livraison à Londres d'un collier de perles au compte d'un bijoutier parisien, pour le payer 12 0/0 moins cher. On cite également le cas tout à fait fréquent d'intermédiaires féminins qui prennent régulièrement un aller et retour pour Bruxelles, et rapportent de Belgique sur leurs épaules une superbe fourrure dont la livraison à Paris prive le Trésor du produit de la taxe....