Extrait du journal

- Oui, fis-ie, vous avez raison, mais cependant il me parait bien que depuis quelques années lies maîtres de nos destinées dramatiques, j'entends les directeurs auxquels vous faisiez allusion, hésitent à porter un jugement sur une œuvre d'après son ton, son rang; sa classe ; qu'ils se montrent plus fatalistes ou plus je m'en fichistes comme vous voudrez, et font davantage la part du hasard, de l'imprévu !. Ils ont vu réussiin tant de pièces qui naissaient mal, et échouer tant de pièces qui au dénouement sauvegardaient l'improbable honnêteté de l'héroïne qu'i'i!s n'osent pîas penser qu'un dénouement puisse influer sur la recette; et pareillement ils ont pu constater que certaines comédies Libeirtines tombaient en dépit de tout leur libertinage et que certains vaudevilles encore qu'ils soulevassent dans la salle de longs éclats de rire n'attiraient pas une forte troupe de rieurs! Alors, je vous le répète', ils « misent » au hasard, au petit bonheur, et ils ont bien raison. Et il faut nous féliciter nous autres de cet état d'esprit qui est désormais le leur. Car, comme ils avaient renoncé à guider le pubCiic, à l'orienter (comme firent les Antoine, les Porel) vers le meilleur, ils s'étaient faits les serviteurs, les esclaves dociles de...