Extrait du journal
Bien qu’en Bourse, et ailleurs, on en parlât ouvertement, nous avons estimé jusqu’à présent qu’il était sage de garder le silence, afin de ne contrarier d’aucune façon l’œuVre de renfloue ment à laquelle on procédait. Mais comme ce travail est plus laborieux qu’on ne l’aVait pensé tout d’abord, et comme il soulève d’ardentes polémiques, force nous est aujourd’hui de dire, à notre tour, quelques mots de cette grosse affaire de la Banque Industrielle de Chine, * ♦ * La création de la Banque Industrielle de Chine, qui remonte à igi3, répond à une utilité incon testable : favoriser le développement de notre commerce extérieur en Chine et en ExtrêmeOrient et servir de point d’appui financier aux sociétés françaises désirant mettre en Valeur les Vastes ressources de la Chine. Tout en passant des contrats avec le gouver nement chinois pour des emprunts destinés à la construction de ports et de chemins de fer, elle s’est intéressée à un certain nombre d’en treprises, elle a créé de nombreuses succur sales, tant en Chine qu’en Indo-Chine, au Japon, en Malaisie. Bref, elle est arrivée en quelques années à occuper une situation de tout premier plan. L’action de 5oo fr.,libérée de 200 fr.,a reçu en 1914, 1916 et 1916, un dividende de 10 fr., porté à 12 fr. 5o en 1917, 20 fr. en 1918 et 5o fr. en 1919. Le chiffre des dépôts, constam ment croissant, a atteint près d’un milliard. C’est dire la confiance qu’inspirait l’établis sement. Ces quelques données succinctes permettent de comprendre le rôle important que tient la Banque Industrielle de Chine en Orient et l’intérêt qu’elle présente au point de Vue de notre expansion économique. Naturellement ce développement si rapide dont a bénéficié la Banque Industrielle de Chine ne s’est fait ni sans heurts ni sans risques. Des heurts, on prétend que les dirigeants de l affaire en eurent avec nombre d’autres banques, notamment avec la Banque de l’Indo-Chine. Partis pour la gloire, ils traitaient parfois, dit-on, un peu cavalièrement leurs collègues des autres établissements, moins <( allants » peutêtre, mais ayant, à coup sûr, une plus grande expérience des affaires et une conception diffé rente des intérêts de leurs actionnaires. Mais quand on a beaucoup « d’allant »> comme les administrateurs de la Banque Industrielle de Chine, on n’a parfois pas le temps d’exa miner avec un soin suffisant les affaires dans lesquelles 'on s’engage. Et, malheureusement pour XIndustrielle de Chine, c’est ce qui est arrivé. De Vastes opérations sur marchandises, de grosses spéculations sur le change dans les quelles la Banque fut engagée lui ont infligé des pertes formidables et Vont mise dans la plus pénible des positions. Il y a quelques mois, la situation devint si inquiétante qu’à l’instigation sans doute des pouvoirs publics, et aussi en raison de l’espèce de solidarité morale qui lie les banques, un consortium d’établissements de crédit, à la tête...
À propos
Lancée en 1873, la Cote de la Bourse et de la banque était un quotidien financier qui indiquait toutes les valeurs de bourses et les différents cours. Entre 1876 et 1877, le journal publie en supplément la Semaine financière. Il fusionne avec Le Messager de la Bourse en 1879 et devient alors la Cote de la Bourse et de la banque et le Messager de la Bourse réunis. Le journal paraît sous ce titre jusqu'en 1940.
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