Extrait du journal

Qu’est-ce donc enfin que ce prodigieux M. Louis, qui défraie à lui seul toutes les conversations politiques depuis trois jours, plus de temps sans doute qu’on ne s’occupait à Athènes de la queue du chien d’Alcibiade? Qu’a-t-il donc fait, qu’a-t-il donc dit, ce merveilleux, pour qu’il n’y en ail plus que pour lui? Eh ! mon Dieu, cela est bien simple et n'en est que plus rare. M. Louis n'a eu qu’à dire ceci : Je suis le neveu de mon oncle. Mais il l’a dit sans rire, comme un véritable Arnal. Et, en effet, ce brave M. Louis a remporté le moins de victoires possibles; cet éloquent M. Louis a parlé en français le moins possible; ce représentant M. Louis a voté le moins possible. Qu’avait-il besoin de tant de peine? cela était bon pour l’oncle, le prolétaire sans nom, de parler bien et de gagner des batailles; mais le neveu a le nom de son oncle, et le neveu s’en sert. Donnez-lui ce pouvoir, ces honneurs, cet empire, sans lesquels il ne saurait vivre, et il vous donnera ce nom en gage; comme si ce nom glorieux n’appartenait pas à la France plus qu’à M. Louis, qui n’a su que le compromettre en de déplorables parades!...