Extrait du journal

contre la loi, ni de vouloir brusquement tout remettre en question. » Alors de quoi s’agit-il ? D’approvisionner le parti radical d’un programme électoral qui fournisse à la fois des développements infinis et des avantages contradictoires. Suivant les circonscriptions, suivant le tempérament et la mentalité des électeurs, on sera patriote avec allégresse, ou bien « antitroisanniste » avec fracas. Dans le premier cas, on citera avec emphase les noms des radicaux qui ont voté la loi de trois ans. Dans le second cas, on glorifiera tous ceux qui ont voté contre. Ici, on se flatte d’obtenir, par ce moyen, les votes des électeurs ignorants des des sous de la politique, mais patriotes avec spontanéité et sans examen. Là, on espère conquérir par le procédé inverse les suffrages des socialistes antimi litaristes, inutilisables, au second tour de scrutin,sur le nom de leur candidat propre. Et, en attendant l’époque encore relati vement lointaine des élections législatives, il s’agit d’essayer le système pour le ren versement du ministère actuel et la con quête du pouvoir. Déjà quelques journaux radicaux modé rés répondent aux appels subtils et insi dieux du Radical. Le journal la France, qui a fait campagne pour la loi de trois ans, déclarait hier « accepter sans réser ves le texte voté par le congrès de Pau ». Qui donc ici se trompe ou trompe l’autre? La loi de trois ans est-elle acceptée par les radicaux ou combattue par eux ? Veulent-ils l’abolir avant les élections prochaines, ou avant celles de 1918, ou avant celles de 1922 ? Il s’agit d’être franc et de parler clair. Georges BONNEFOUS....