Extrait du journal

voir sauvé la France des mains des barbares. Mais, Prince , votre œuvre est inachevée ; notre bonheur n’aura de base solide que le jour où, faisant trêve à une trop longue ab négation, vous accueillerez de nos mains la couronne d’un empire impérissable. Vive Napoléon III ! Damerey. Prince , Au récit de l’attentat inouï tramé contre Votre Altesse Impériale , le conseil municipal de la commune de Damerey a senti redoubler son dévouement pour votre auguste personne. Il a pensé aussi qu’il était temps de céder au vœu qui vous est exprimé d’un bout de la France à l’antre. Ecoutez donc enfin, Monseigneur, la grande voix du peuple qui est la voix de Dieu , en consolidant et perpétuant le pouvotr que sept millions de suffrages vous ont déféré; là, Prin ce, est le salut de la patrie. CHALON. Demain, 4 novembre, le Sénat se réunira pour s’occuper de la grande question qui absorbe presque exclusive ment 1 attention publique. Les acclama tions dont le Prince a été l’objet dans son voyage du Midi et à son retour à Paris, les adresses unanimes des corps constitués, celles de toutes les grandes villes comme des plus humbles commu nes de France pour le rétablissement immédiat de l’Empire, ne laissent aucun doute sur l’issue des délibérations du sénat. Le pays est las des commotions poli tiques , de l’anarchie et des ruines qui en sont les suites inévitables. Heureux de se reposer dans l’ordre et de pouvoir continuer , à l’abri d’une autorité forte et stable, la chaîne interrompue de sa prospérité , il n’a pas attendu le signal des grands corps de l’Etat pour manifes ter sa reconnaissance, ses besoins et ses vœux : aujourd’hui il demande instamment que, conformément à la Cons titution , il lui soit permis d’expliquer , d’une manière solennelle et définitive , sa volonté souveraine. Le rétablissement de l’Empire est donc à l’avance décidé. Mais l’Empire , c’est l’hérédité du pouvoir. La France ne s y trompe pas ; elle sait trop ce que lui coûtent les ambitions révolutionnai res pour s’y exposer encore. Si l’on a pu douter de ses instincts monarchiques, tant qu’elle a été séparée de sa dynastie vraiment nationale, aujourd’hui, en présence des manifestations populaires , ce doute n’est plus possible. Ainsi la France veut l’Empire et le veut héréditaire. Nous ne sommes point initiés aux secrets des conseils du prince, et nous ne pouvons prévoir quelles seront sur ce point les décisions du sénat ; ce pendant il nous semble que, pour une mesure aussi grave , la marche la plus simple comme la plus sûre, est celle que des antécédents semblables ont déjà tracée, et qui se trouve heureusement consacrée par la double autorité du temps et de la volonté nationale. Si nous nous reportons au commen cement du siècle, à cette glorieuse épo que où la France reconnaissante adopta, par une acclamation unanime, la dynas tie du grand homme qui, lui aussi, l’a...