Extrait du journal

CHALON. ])n Iflesisase* présidentiel. Faut-il dire tonte notre opinion sur le Message? Pour quoi pas ? Le Président de la République n’ignore pas que son gouvernement a toujours eu nos sympathies d au tant plus sincères, qu’elles étaient plus réfléchies et plus indépendantes , rien n’est changé dans nos convictions à ce sujet, et ce n’est pas sur un seul acte, quelque grave qu’il soit, que nous irions abandonner le représentant d’une politique à laquelle nous avons donné constamment notre concours. Nous ne voulons pas imiter l’aveugle op position d’autrefois, qui se disait amie du gouvernement, et dénigrait tous ses actes de concert avec les ennemis dont elle a fini par amener le triomphe à nos dépens et aux siens. Or, un ami peut faire des fautes, un£ami peut se jeter dans une mauvaise voie, dans une voie contraire à ses propres intérêts, vous en gémissez, mais si ses intentions sont droites, si la loyauté reste intacte, vous ne lui retirez pas votre affection . vous ne cessez pas de l’appuyer et de l’encourager sur d’autres points, et s’il arrive que plus tard, la voie que vous avez blâmée se trouve bonne, loin d’en être blessé, vous vous en réjouissez avec votre ami , et vos bons rapports n’en reçoivent aucnne atteinte. Telle est exactement notre situation vis-à-vis du pré sident de la République. Nous l’aimons et l’honorons pour le bien qu’il a fait; nous prisons qu’il est appelé à en faire davantage encore, et nous ne nous lancerons pas dans une opposition inconsidérée, par cela seul qu il a suivi sur un point une ligne que nous regrettons. Ceci posé, allons au fait, et donnons notre avis sur le Message, et sur la loi du 31 mai qui est l’affaire capitale, la grosse affaire du moment. Le Message est net, précis et nerveux dans tous les points qui touchent aux affaires et à la situation générale du pays. C’est un exposé fidèle qui serait lu et commenté avec succès dans tout autre temps. Aujourd’hui la ques tion brûlante absorbe tout le reste, arrivons donc à la question brûlante. Le Message est admirable de vérité, de bon sens et de lucidité , lorsqu’il parle de la e vaste conspiration déma» gogique qui s’organise en France et en Europe, » lors qu'il signale « les sociétés secrètes cherchant à étendre » leurs ramifications jusque dans les moindres commu» nés, » lorsqu’il reconnaît que «tout ce que les partis ren* » ferment d’insensé, de violent, d’incorrigible, semble » setre donné rendez-vous en 1852, non pour bâtir, mais » pour renverser, » lorsqu’il appelle à son aide «le patrio» tisme et le courage de l’Assemblée pour épargner à la » France les périls dont elle est menacée, et pour enle» ver au génie du mal jusqu’à l’espoir d’une réussite mo« mentanée. » Le style du Président changent baisse visiblement lors-...