Extrait du journal

déclarer. Voici mon ordonnance pour le pharmacien, à la première heure. Le docteur écrivit quelques lignes sur un carnet et partit accompagné par l’agent de la Sûreté. Nette attendait ce dernier dans le vesti bule ; elle le précéda et l’introduisit dans la pièce où Graciette s’était réfugiée. — Ali ! monsieur. Comment va le pau vre enfant? — Madame, nous le sauverons. Aucun organe essentiel n’a été atteint. — Dieu soit loué ! Le docteur a do l’es poir ? — Beaucoup. — Il doit revenir ? — Oui, à huit heures. D’ici là vous au rez vu d’autres médecins, sans doute ? — Oui. Ne m’avez-vous pas dit, mon sieur, que vous connaissiez notre cher blessé? — Oui, madame, je le connaissais. — Y a-t-il longtemps? — Oh ! oui. — Combien de temps, monsieur? — Il y a peut-être douze ans, fit l’homme en hésitant. — Douze ans ! Mais vous l’avez connu tout enfant ! — Je ne sais si on peut dire que Jacques Ricard a été un enfant, fit l’homme d’une voix profonde ; c’est comme moi qui vous parle : ai-je été un enfant, jamais?... Oui, pourtant... oui, je l’ai été... J’ai eu une radieuse enfance... un coup de soleil dans ma vie, rien qu’un coup de soleil... La marquise et Nette étaient frappées par l’accent triste avec lequel ces mots étaient prononcés. Graciette demanda encore :...