Extrait du journal

placé chez un bon prêtre à Royan ; c’était moi qui allais vous y voir de temps en temps... Et pourquoi étiez-vous là ? pour?[uoi ai-je dû vous abandonner, après l’afreux accident, dans une chaumière de paysans ? c’est une longue et douloureuse histoire qu’il me faudra vous conter... Julot frémissait do bonheur sous l’é treinte de la grande dame. II protesta : — Non, non. Vous n’avez rien à me ra conter, vous n’avez aucune explication à me fournir : je ne le veux pas ; je ne le tolérerai jamais. Il me suffit de savoir que vous êtes bien ma « maman de Royan » ; celle dont j’ai rêvé mille fois, celle dont le souvenir m’a aidé à supporter le poids de ma vie. Vous et Jacques, voilà mon ado ration ! — Cher enfant !... — Je ne vous ai jamais perdu de vue, surtout depuis plusieurs années ; eh bien! pour ne pas vous tourmenter en aucune façon, pour n’apporter aucune ombre dans votre existence, jamais, jamais, je n’ai pas voulu venir vous trouver, ni rien vous demander... — Ah ! que ne l avez-vous fait, mon ami ! C’est qu’au contraire, j’ai à vous parler, j’ai à... — Non. Vous n’avez rien à me dire, sinon peut être que j’ai une mère et qu’elle est une misérable. Cela, je le sais... — Eh bien ! mon ami, vous n’êtes plus seul désormais ; avec Jacques qui vous aimait déjà, vous m’aurez, moi, pour se conde mère. — Pour seconde mère ! — Mais ne vous ai je pas fait sauter sur mes genoux ?...