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Courrier de Saône-et-Loire, 20 novembre 1852

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Courrier de Saône-et-Loire
20 novembre 1852


Extrait du journal

CHALON. Nous touchons au moment suprême... le scrutin va s’ou vrir. Demain , le Peuple se réunira dans scs comices pour accomplir un de ces actes qui font époque dans les annales d’un pays ; demain , nous fonderons un gouvernement, nous nommerons un Empereur î... Mission sublime, œuvre sainte à laquelle chacun de nous doit apporter son concours ; car ce dont il s’agit, c’est l’avenir , la grandeur et la prospérité de la France. Avenir, grandeur et prospérité , voilà l’Empire î Est-il besoin de justifier chacune de ces expressions ? Fautil rappeler les titres du prince Louis-Napoléon à la recon naissance et aux suffrages de la nation ? Ces titres, ils sont gravés dans nos cœurs en traits ineffaçables. L’anarchie ter rassée, le pouvoir raffermi, l’ordre assuré , la confiance et la prospérité renaissant comme par enchantement , le travail étendant partout sa bénigne influence,—et , dans un autre ordre de faits,—décentralisation administrative, réduction du taux de l’intérêt de l’argent, chambres d’agriculture , crédit foncier, caisse de retraite pour la vieillesse , sociétés de se cours mutuels... Voilà pour le passé. Pour l’avenir, quel magnifique tableau se déroule sous nos yeux. « Je veux, a dit Louis Napoléon, je veux conquérir à la conciliation les partis » dissidents, et ramener dans le courant du grand fleuve populaire les dérivations » hostiles qui vont se perdre sans profit pour personne. » Je veux conquérir à la religion, à la morale, à l’aisance celte partie encore si » nombreuse de la population qui, au milieu d’un pays de foi et de croyance, con» naît à peine les préceptes du Christ ; qui, au sein de la terre la plus fertile du » monde, peut à peine jouir de ses produits de première nécessité. » Nous avons d’immenses territoires incultes à défricher , des routes à ouvrir , » des ports à creuser , des rivières à rendre navigables , des canaux à terminer , » notre réseau de chemin de fer à compléter ; nous avons en face de Marseille un » vaste royaume à assimiler à la France... Nous avons, enfin, partout des ruines » à relever, des faux-dieux à abattre, des vérités à faire triompher. » Faire refleurir la paix et la concorde, augmenter les forces productives de la France , féconder toutes les sources de la richesse nationale, répandre l’aisance dans les classes néces siteuses, voilà le programme de notre Empereur. On sait combien sont chers à Louis-Napoléon les intérêts de nos populations laborieuses. On rapporte que dans un groupe de Sénateurs réunis autour de lui , il prononça na guère ces belles paroles : « J’aime le peuple. J’apprécie ce » qu’il a fait pour moi. Je sens le prix de la confiance qu’il me » témoigne. Je veux la justifier. Je veux m’occuper beaucoup » du Peuple. Croyez-moi , Messieurs les Sénateurs , si vous » me secondez, nous ferons de grandes choses. » Noble lan gage que le peuple , dans sa reconnaissance , n’oubliera ja mais. Parlerons-nous des généreuses intentions du chef de l’État ? On sait combien sa grande âme compatit à toute in fortune, et tout annonce une large amnistie. « L’Empire , ce » sera enfin le temps , disait naguère M. le Préfet , dans » une remarquable proclamation , ce sera enfin le temps de » ces larges amnisties qui sont dans les vœux de tous les » gouvernements , mais que lés gouvernements forts et vrai» ment populaires peuvent seuls réaliser. » Électeurs , _ Nous avons un devoir sacré à remplir ; personne n’y fail lira. Levons-nous en masse et marchons au scrutin.. Allons tous jeter dans l’urne notre OUI. Ce Oui répond aux vœpx de la France ; il impose une digue infranchissable aux espé rances tumultueuses des partis ; il clôt le passé de haines, de rancunes, de passions qui nous a divisés ; il ouvre l’ère des splendeurs pacifiques , de toutes les améliorations possibles , de tous les progrès réalisables. Pas d’abstentions ? L’abstention est une désertion ; la désertion est une lâcheté. Pas d’indif férence î II faut que la manifestation réponde tout à la fois et à la grandeur de l’œuvre et à la majesté du peuple....

À propos

Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.

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