Extrait du journal

Sous ce titre : « Vérité sur l'affaire Iiarrème », Y Evénement publie, sur les dessous de ce drame, aes rensei gnements qu’il dit tenir d’excellente source et desquels il résulterait que l’assassin de Iiarrème fut un officier de marine, beau-frère d’une jeune fille que M. Iiarrème avait séduite puis avait mariée à un fonctionnaire dont il favorisa l’avancement. Voici le récit du drame tel que le fait ce journal : Après son mariage, qui eut lieu en octobre i885, la jeune femme qui se trou vait, au moment de son mariage dans une situation intéressante, dissimula sa grossesse jusqu’à l’heure où elle donna le jour à un gros garçon. Après ses couches, elle dut avouer sa faute et nommer le père de l’enfant. Au chevet de l’accouchée se tint un conseil de famille, le marin y assista. Son frère, le jeune marié, était partisan d’un divorce. Mais l’oflicier de marine, qui considérait l’honneur des siens comme atteint, voulait une réparation et opinait pour un duel à mort. Une explication avec M. Barré me était au préalable nécessaire ; cet avis préva lut. Le jour du crime, le jeune marin était à la gare Saint-Lazare ; il prit place «fans le vagon où se trouvait M. Barrême.Une explication très vive eut lieu dans le train entre les deux hommes. Cédant à un mouvement de colère et voyant rouge, l’oflicier brûle la cervelle au préfet ; puis, se rendant compte de l’étendue de son crime, éponge le sang avec son mouchoir. Enfin, épouvanté de le voir mort, perdant la tôle, il ouvre la portière et se débarrasse du cadavre en le jetant, sur la voie. Le meurtrier descend à Mantes,revient à Paris, court chez ses supérieurs, leur explique son crime et fait même un rap port écrit qu’il adresse au ministre. Il s’accuse lui-même, raconte le drame dans tous ses détails et l'affaire sera étouffée. Le coupable ne sera jamais poursuivi. J’ajouterai à cela que le meurtrier por te le même nom qu'un homme dont on parla beaucoup au commencement de cette aimée....