Extrait du journal

lui. L’étrange expression de son re gard avait tout à coup changé et était devenue, comme elle était d’habitude, quelque peu voilée, mélancolique et douce. Elle lui tendait la main d’un geste un peu grave. Avait-il donc rêvé, rêvé encore, en croyant lui voir cette horreur qu’elle n’avait plus. 11 se pencha sur cette main et y dé posa un long baiser. Cela lui permit de se remettre. En se relevant, il avait repris le sourire qu’il avait d’abord sur les lè*. vres. — Je n’ai point voulu, ma chère Madeleine, dit-il d'une voix empreinte d’émotion, troubler votre première nuit de mariage. Mon amour, quelque ardent qu’il soit, a dû céder à ma sol licitude pour votre santé. Je vous sa vais très fatiguée, et j’ai craint d’être importun en me présentant si tard chez vous. — J’étais, en effet, accablée de fati gue, et je vous remercie. — Ne croyez pas, cependant, que je vous aie laissée tout à fait seule,pour suivit-il, s’échauffant peu à peu com me un acteur habile. Je n’ai pas osé franchir le seuil de votre porte, mais pendant toute la nuit je suis resté sous vos fenêtres, heureux de vous sentir...