Extrait du journal

Eas possible que ce soit là la véritable ut... Il cherchait à se prouver à lui-même qu’il n’y avait jamais eu d’amour entre André et Fernande et ce qu’il avait pris pour ce sentiment était une amitié tonte naturelle venant de ce qu’ils s’étaient con nus presque enfants. C’était un amour de collégien, de « po tache », pensait il. André avait vu Fer nande au lycée lorsqu’une fois sa sœur l’avait emmenée ou bien Fernande avait connu le frère de Raymonde à la pension lorsqu’il était allé faire visite à celle-ci ; Marcel ne savait pas exactement ce détail ou mieux ne voulait plus s’en rappeler, car très souvent André avait conté à son ami comment son affection puis son amour étaient nés pour Fernande. Il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut rien entendre, dit un ancien pro verbe ; il n’y a de mémoire rebelle que pour celui qui ne veut rien se rappeler, pourrait-on dire également. Et Marcel, en ce moment, pourrait être classé dans cette dernière catégorie. Et puis qu’ils aient eu ou non de l’affec tion l’un pour l’antre, qu’importe, puis qu’il est marié... Leur amour mutuel a été le coup de foudre... Il ne dure jamais bien longtemps... Et il ajouta cet argument pour se don ner toutes les chances de se faire aimer de Fernande : Je crois qu’à force de délicatesses, d’at tentions, de tendresse, on finit toujours par se faire aimer d’une femme, quelle qu’elle soit, et cet amour, venu lentement, petit à petit, vaut mieux que toutes les...