Extrait du journal
vée, qui apporte 10,000 francs dans la caisse municipale, parce qu’ils n’ont pas le droit, pensent ils, d’engager les fi nances sur une question que les élec teurs ne leur ont pas donné mandat de résoudre. Voilà, il faut l’avouer, un singulier raisonnement. Si, lorsqu’on se présente aux suffrages des électeurs, il fallait prévoir la multitude des questions sur lesquelles on pourra avoir à délibérer, il faudrait couvrir d’affiches tous les murs de toutes les maisons de France, et cette profusion de papier n’y suffirait pas. Il est évident qu’aux mandataires d’une collectivité doit être laissé un large esprit d’initiative et qu’il suffit à chacun, pour agir conformément aux désirs de ses mandants, de se déterminer avec in telligence et loyauté. La plupart desChalonnais auraient cer tainement apprécié comme un acte de S bonne administration et comme un geste | louable, parce que digne du glorieux ? passé de notre ville, le vote par les so- I cialistes du crédit nécessaire à l’érection du monument projeté. Mais, outre que les socialistes ont vu dans la résistance une occasion de briser définitivement avec les radicaux, ils ont profité de la circonstance pour manifes ter bruyamment leurs sentiments anti militaristes. C’est un coup double î M. Richard, qui craignait la rupture, ; manœuvra cependant d’une façon ha bile pour ramener les socialistes à des sentiments moins hostiles. « Voyez,disaitil, le monument qu’on nous propose. Il représente non pas comme quelques-uns, érigés dans d’autres villes, l’officier qui mène au feu, mais le simple soldat qui se bat et fait la victoire: c’est un fier cui rassier ramenant, à la ville de Chalon, un petit pioupiou blessé que la femme, sous les traits de laquelle est représentée notre ville, embrasse en l’étreignant dans ses bras. » C’est touchant. Mais voilà, monsieur le maire, on se f... at£ soldats au même titre que des officiers. Il est vrai, comme vous l’avez dit que, dans les familles, on n’hésite pas à mettre une pièce blanche pour payer le souvenir destiné à rappeler les traits ou la mémoire de quelque être cher qui a disparu. Mais les socialistes, vous l’avez bien vu, sont rebelles à ces sentiments. Ils estiment que la grande famille chalonnaise ne se doit pas à elle-même de faire un sacrifice pour honorer ses en fants morts à l’ennemi pour la défendre. C’est triste. Ce sentiment, les habitants de notre ville l’apprécieront et, nous en sommes certain, pas un, au fond de son cœur, ne l’approuvera. Passons maintenant à un dernier point de vue. Les très purs s’imaginent que ce n’est pas le devoir des conseillers municipaux...
À propos
Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.
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