Extrait du journal

BULLETIN FINANCIER. Paris, 24 novembre. La Bourse de Paris a eu une excellente attitude pendant les huit jours qui viennent de s’écouler. Le discours de l’Empereur en faisant disparaître toutes les incertitudes au sujet des affaires politiques, a prédisposé les spéculateurs à voir la situation financière sous un aspect plus favorable. La crainte d’un emprunt s’est affaiblie de plus en plus et actuellement on est à peu près certain que le gouvernement n’aura pas besoin de rouvrir le grand livre de la dette publique pour faire face aux découverts existants. L’aliéna tion des rentes de la caisse de la dotation de l'armée et la conversion avec soultc des obli gations mexicaines suffiront amplement aux exigences du Trésor. Voici ce que l’on rap porte à ce sujet : Le gouvernement a maintenant à s&disposition 47 millions de rentes provenant de la caissedeladotationderarmée,lesquels repré sentent un capital de près de 400 millions de francs. A cette somme considérable il faut ajouter un chiffre d'environ 200 millions de francs, qui résultera de la conversion des obligations mexicaines en rentes fran çaises moyennant une soulte dont le mon tant n’est pas encore fixé mais dont le total ne s’écarterait pas sensiblement du chiffre sus indiqué de 200 millions. Avec G00 millions de francs, le gouverne ment a amplement de quoi parer aux décou verts et aux dépenses dont on a longuement parlé et il devient parfaitement inutile de chercher à se créer de nouvelles ressources. Il est vrai que cette combinaison ne per mettra pas de réduire la dette flottante, mais comme le gouvernement qui avait la faculté d’émettre pour 250 millions de bous du Tréso*V n’a usé de ce droit que jusqu’à concurrence de 91 millions, il n’y a pas péril en la demeure....