Extrait du journal

— Nous voici près de la route de Bayon ne à Béobie, nous devons être à la hauteur de la seconde ligne des douaniers, non loin des postes français ; nous avons encore une lieue à parcourir avant d’atteindre la mon tagne. Je vous recommande la plus exces sive prudence ; pas un mot en traversant la route que nous allons franchir. Si nous pouvons atteindre ce piton que vous voyez à une demi-lieue d’ici, et qui est couvert de bois, nous avons bien des chances pour n’ôtre pas découverts.Un instant après avoir donné ces instructions, le Navarrais se le vait à petit bruit, faisant signe aux deux femmes de l’imiter, et au moment où le gros nuage masquait complètement l’astre des nuits, il posa le pied sur le revers du fossé de la grande route. Ayant cherché A Eercer l’obscurité en mettant ses mains â la auteur de ses yeux, et tout lui paraissant calme et tranquille aussi loin qu’il pouvait plonger son regard, il prit chacune de ses deux compagnes de route par la taille, les enleva aussi facilement qu’il eût fait d’un enfant et les déposa près d’un tas de pierres qui servent à réparer les grandes voies de communications. Tous trois franchirent ainsi la largeur de la route, et le guide s’apprêtait à faire tra verser le second fossé aux deux femmes en opérant comme pour le premier, quand il il lui sembla entendre un bruit vague en...