Extrait du journal

— Si, mon lieutenant, comme qui dirait un gros bouton noir avec des moustaches dessous, au coin de la bouche. — Très bien, merci.—Ah 1 à propos, il est inutile de parler de celte arrestation, ces deux femmes sont envoyées en mission secrète. — Ça suffit, mon lieutenant. Le brave sergent Terlop ayant alors fait demi tour à gauche et salué, sortit delà chambre. L’on entendait son pas lourd et cadencé sur l’escalier de bois. Dès que le bruit de sa marche eut com plètement cessé, Valfrond, sautant à bas de son lit, vint fermer brusquement sa porte à double tour, puis se plaçant en chemise en face de sou camarade et croisant les bras sur sa poitrine : — Eh bien 1 mon bon, lui dit-il un peu militairement, tu en fais de belles. Ah I f... je l’en donnerai des passes pour en faire cadeau aux comtesses espagnoles. — Comment ! Que veux-tu dire ? — Merci, ne vas lu pas m’interroger maintenant ? Permets que ce soit moi qui me charge de ce soin. Tu me flanques dans une position assez drôlichonne, si AI. le préfet de Pau, M. le sous-préfet de Bayonne apprennent la chose et font leur rapport â uion colonel, j’en ai pour un bon mois de citadelle, à moins que le gouvernement ne me campe en retrait d’emploi. — Mon pauvre Valfrond, je suis vrai ment au désespoir. — Laisse-là ton désespoir et conte-moi moi un peu ce qui l’est arrivé et comment il se fait qu’une passe que je t’avais octroyée hier soir, lors de ton départ pour Bayonne, se trouve saisie ce matin sur des carlistes de la plus pure espèce, dans des montagnes,...