Extrait du journal

l’entraîna dans les bâtiments dévastés du magasin à fourrage. Pascal ne le lâchait pas. — Que faites-vous là ? répétait-il. Il ne songeait point qu'on eût pu lui adresser la même question à laquelle il eût été fort malheureux d’être contraint de répondre. Mais l’habitude d’être toujours, en ton tes circonstances, du côté du droit le fai sait pour ainsi dire mécaniquement agir ainsi. Cet homme qu’il maintenait en ra massant toutes ses forces était venu en ce lieu, peut-être comme un pilleur d’épaves, ramasser dans les débris quelques frag ments de bijoux qu’il pût vendre. Celte supposition était crantant plus probable que Pascal le sentait trembler. Il voyait bien d’ailleurs qu’il n’avait pas affaire à un homme vigoureux, car dans l’état où le lieutenant se trouvait, le rôdeur lui eût échappé certainement. Ils parvinrent bientôt en se bousculant un peu l’un l’autre, devant la barrière qui séparait de la rue des Mûriers lès magasins incendiés. Pascal en entrant l’avait laissée entr’ouverte. L’homme fit à ce moment an dernier ef fort pour se dégager, mais il bnta sur une solive à moitié rongée par le fen et qui encombrait le trottoir et il roula dans le „ ruisseau. Quand il se releva Pascal vit à qui il avait affaire, car en cet instant la nuit se faisait plus claire et il ne put que regretter sa brusquerie ; il se trouvait devant un vieillard tout tremblant qui priait le lieu tenant de l’épargner. (A suivre.)...