Extrait du journal
CIIALON. Le projet de loi relatif à l’exécution du chemin de fer de Lyon à la frontière de Genève, avec embranchement sur Bourg et Mâcon, a été adopté dans la séance du 25 par le Corps législatif. Ce vote a été émis à une grande ma jorité. Le même jour, le Moniteur publiait sur cette importante question un article ainsi conçu : « Le projet de chemin de fer de Lyon à Ge nève, qui vient d’être soumis au Corps legislatif, en ce qui concerne les engagements financiers de l’Etat, a, dit-il, vivement excité l’attention publique en France et chez nos voisins. La dis cussion qu’il a soulevée porte principalement sur la question du tracé; c’est là, en effet, le point important. Il n’est pas inutile de faire connaître les raisons majeures qui ont déter miné, sur ce point, la préférence du gouverne ment. » Maintenir et muKiplier nos anciennes re lations avec la Suisse , tel est l’objet principal du chemin de Lyon à Genève. Cette ligne doit être la grande voie de communication interna tionale de la Suisse et de la France; on ne saurait l’envisager autrement sans méconnaître sa destination essentielle. » Cela étant, la question était de savoir si, pour arriver à la frontière de Suisse, le chemin serait exclusivement tracé sur le territoire de la France , ou s’il convenait mieux de le faire passer, tout en l’allongeant beaucoup, sur le territoire d’une autre nation voisine. Poser cette question, c’était la résoudre. Il ne pouvait en trer un instant dans la pensée du gouverne ment de faire dépendre d’un gouvernement étranger, pour les tarifs de douane et pour la défense nationale, un chemin qui doit relier la Fiance à un pays comme la Suisse, avec lequel nous avons de si graves intérêts commerciaux et politiques. Entre la Suisse et la France, aucune autre nation ne saurait être interposée. Toute considération devait se taire devant cette con dition fondamentale. » Le tracé préféré par le gouvernement n’a pas seulement l’avantage de rester, jusqu’à la frontière suisse, sur le territoire , et, par con séquent, sous la main de la France; c’est en core la voie la plus courte, et celle qui satisfait le mieux aux intérêts commerciaux des deux peuples ainsi qu’aux nécessités de la défense du pays. » Un coup d’œil jeté sur la carte suffit pour s’en convaincre. » Le chemin, partant de Lyon, arrive à Ambérieux ; là des difficultés de terrain le font infléchir jusqu’à Culoz, où il rencontre le cours du Rhône qu’il remonte jusqu’à Genève , par la frontière française et sur la rive droite du fleuve. De Lyon à Genève, ce tracé est donc à la fois le plus direct et le mieux protégé. » A Ambéricux le chemin se bifurque : un embranchement se dirige sur Bourg et Mâcon, où il rejoint la grande ligne de Lyon à Paris, et se trouve ainsi en rapport avec tous les che mins qui se rattachent ou se rattacheront à cette ligne capitale. » Une pareille combinaison, qui garantit à la France le maintien de ses anciennes rela tions avec la Suisse, ouvre également à celle-ci tous les débouchés de la France avec le reste du monde. Par le chemin de fer de Lyon à la Méditerranée, la Suisse communique avec Mar seille ; par le Grand-Central, avec Bordeaux, avec toutes nos provinces méridionales et du centre ; par le chemin de Paris à Lyon, elle aboutit à Nantes, au Ilâvre, au chemin du Nord, à la Hollande, à la Belgique, à l’Allemagne. Si la France s’assure ainsi un transit considérable, la Suisse profite de notre admirable réseau de...
À propos
Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.
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