Extrait du journal
ltourges* 4 Août. LETTRE ROYALE « Monsieur le Comte de Chambord a daigné adres ser à M. le marquis de Foresla la lettre suivante, que publie la Gazelle du Midi : « Frohsdorf, 20 juillet 1879. • Vous me connaissez trop, mon cher Foresla, pour ne pas vous rendre compte de mon émotion à la lecture de l'Adresse de mes fidèles Marseillais. • Je viens de recevoir le récit de vos fêtes ; j’ai tout vu, tout examiné par moi-même ; rien ne m’est échappé, pas une ligne, pas un nom, et je ne sais quelles actions de grâces rendre ù la Providence, qui a permis ce réveil des cœurs et des âmes, et suscité ces généreux élans qui m’apportent, de tous les points de la France, les plus nobles protestations contre l’oppression des consciences et l’anéantisse ment de nos plus chères libertés. » Je n’ai qu’un regret, au milieu de si grandes consolations, c’est de ne pouvoir faire parvenir, comme je le voudrais, partout et ù tous, l’expres sion de ma reconnaissance ; mais je tiens à vous remercier tout spécialement d’un passage de votre discours, qui m’a été au cœur. ' » Vous avez, dans une allusion pleine de fran chise à notre histoire contemporaine, fait justice, comme il convient, de ce propos injurieux qui, grâce à la perfidie des uns, à la crédulité des autres, avait trop longtemps égaré l’opinion. On a répété à satiété que j’avais repoussé volontairement l’occa sion merveilleuse de remonter sur le trône de mes pères. » Je me réserve de faire, quand il me plaira, une lumière totale sur les événements de 1873 ; mais, encore une fois, mon vieil ami, je vous remercie d’avoir protesté avéc l'indignation .,ue nîcritfc un pareil soupçon. » Vous auriez pu ajouter, parce que cela est vrai, que le retour de la Monarchie traditionnelle cor respondait aux aspirations du plus grand nombre ; que l’ouvrier, l’artisan, le laboureur, entrevoyaient avec raison ces paisibles jouissances delà vie labo rieuse, dont, sous la paternelle autorité du chef de famille, tant de générations dans le passé ont connu les douceurs ; qu’en un mot, le paysan attendait un Roi de France, mais que les intrigues de la politique avaient résolu de lui donner un Maire d.u Palais. » Si, devant l’Europe attentive, au lendemain de désastres et de revers sans nom, j’ai montré plus de souci de la dignité Royale et de la grandeur de ma mission, c’est, vous le savez bien, pour rester fidèle à mon seraient de n’êlre jamais le Roi d’une faction ou d’un parti. » Non, je n’accepterai point la tutelle des hom mes de fiction et d’utopie, mais je ne cesserai de faire appel au concours de tous les honnêtes gens ; el. comme vous l’avez admirablement dit, armé de cette force, et avec la grâce de Dieu, je puis sauver la France ; je le dois et je le veux. » Comptez, mon cher Foresla, sur ma vive et constante affection. » HENRI. > La Gazette du Midi qui, par ses anciens et éclatants services rendus à la cause monarchique, était bien digne d’être la première à publier l’admirable lettre de M. le Comte de Chambord, l’a fait suivre d'ob servations dont voici quelques extraits : « L’énergique et belle lettre, adressée à M. le marquis de Foresla. aura en France et dans toute l’Europe un immense retentissement. Ce langage, qui expose si dignement, en quelques lignes plei nes de franchise et d’élévation, les droits et les devoirs du prince, ranimera les espérances des hommes dévoués aux principes d’autorité et de liberté ; qui donc peut parler ainsi ù la France, si ce n’est un Roi, un honnête et grand Roi ? > Comme français, réjouissons - nous ! Notre patrie déchue est accablée de douleurs ; mais la voix qu’elle entend aujourd’hui lui inspirera une confiance entière dans son rapide et radieux relè vement. Dieu n'a pas donné à un prince, avec le privilège de la naissance, tous les attributs de lu puissance, l'intelligence droite, l’esprit de justice, la termeté inébranlable, l’attachement au devoir, l’amour de son pays, l’amour violente, comme disait Henri IV, les vertus de l’homme privé et du chef d’empire, pour que tant de biens soient inuti les à la France, fatiguée de ses épreuves et effrayée de l’avenir, si un bras sauveur ne vient l’empêcher de tomber dans l’abîme ! » Comme Marseillais, il nous est permis d’être fiers que cette lettre si patriotique et si royale parvienne à la France, par l’intermédiaire de notre honorable ami, de notre chef éminent et sympathique, M. le marquis de Foresla, dont nous avons applaudi avec enthousiasme le discours éloquent et chaleu reux, avant qu’il pût recevoir la haute approbation de l’auguste héritier de Saint Louis et de Charles X. N’est-ce pas une grande joie, pour les convives...
À propos
Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».
En savoir plus Données de classification - thiers
- de carcy
- marshal
- gambetta
- grévy
- lepère
- farcy
- léon say
- jules simon
- bernard
- france
- nancy
- paris
- versailles
- chambord
- loire
- picardie
- europe
- marshall
- bordeaux
- la république
- sénat
- assemblée nationale
- parlement
- conseil municipal de paris
- faculté des sciences