Extrait du journal

Le succès de la candidature de M. Riant dans le 8e arrondissement de Paris est un événement d'au tant plus significatif que cette • candidature a été posée comme une protestation contre la majorité du conseil municipal de Paris. C’est en ces termes que M. Baragnon, en terminant son éloquente im provisation dans la salle Wagram, a recommandé aux électeurs présents du quartier de l'Europe, la candidature de M. Riant. Cet appel a été entendu el le candidat de la protestation l’emporte de plus de 300 voix sur les deux candidats républicains. Un certain nombre d’électeurs, absents de Paris, n’ont pas hésité, malgré une chaleur accablante, à se déplacer pour venir déposer leur bulletin en faveur de M. Riant, Honneur ù ces zélés citoyens ! Puisse leur exemple être imité dans toutes les circonstances où les plus précieux intérêts du pays se trouvent en jeu ! Notre honorable confrère, M. Paul de Cassagnac, expose avec une courtoisie et une loyauté parfaite, son altitude personnelle et son refus d’adhérer au programme de la Monarchie traditionnelle. Nos lecteurs trouveront plus loin les passages saillants de cet article. Nous nous bornons à exposer les motifs invoqués par M. Paul de Cassagnac, pour la justification de sa conduite personnelle, sans en discuter, pour le moment, la valeur. Toutefois, j’ai lieu de croire que plusieurs de ses amis politiques, en face de la désorganisation de la France, qui va s’aggravant avec une effrayante rapidité, en face du flot montant des haines et des passions démagogiques, sont résolus à sacrifier leurs affections politiques aux devoirs du patrio tisme. La France est en proie au radicalisme, un grand mouvement conservateur se produit dans toute l’Europe justement alarmée ; les bonapartistes en désarroi, privés de tout espoir d’avoir à l’heure actuelle, un chef digne de les diriger, ne voudront pas déserter la lutte et se rallieront autour de la noble Maison de France dont l’auguste héritier tient seul, dans ses mains loyales, le drapeau glorieux de la conservation sociale. Dans les circonstances actuelles, toute attente, toute hésitation seraient une désertion, un abandon formel des saintes causes de la religion et de la Patrie ! Le prince Napoléon ne donne pas de lettres d’au dience, mais il reçoit, deux fois par jour, toutes les personnes qui se présentent ; il leur répète que le parti bonapartiste n’a d’autre rôle à jouer, en ce moment, que de rester dans l’expectative....