Extrait du journal
Bourges, 6 Juillet L'Union a reçu communication de la lettre suivante : Français, Vous avez demandé le salut de notre patrie à des solutions temporaires, et vous sembiez à la veille de vous jeter dans de nouveaux hasards. Chacune des révolutions survenues depuis qua tre-vingts ans a été une démonstration éclatante du tempérammenl monarchique du pays. La France a besoin de la royauté. Ma naissance m’a fait votre roi Je manquerais au plus sacré de mes devoirs, si, à ce moment solennel, je ne tentais un su prême effort pour renverser la barrière de pré jugés qui me sépare encore de vous. Je connais toutes les accusations portées con tre ma politique, contre mon altitude, mes paroles et mes actes. Il n’est pas jusqu’il mon silence qui ne serve de prétexte à d’incessantes récriminations. Si je l’ai gardé depuis de longs mois, c’est que je ne voulais pas rendre plus difficile la mission de l’illustre soldat dont l’épée vous protège. Mais aujourd'hui, en présence de tant d’er reurs accumulées, de tant de mensonges répan dus, de tant d’honnêtes gens trompés, le silence n’est plus permis. L’honneur m'impose une éner gique protestation. En déclarant, au mois d’octobre dernier, que j’étais prêt à renouer, avec vous, la chaîne de nos destinées, à relever l’édilice ébranlé de notre grandeur nationale, avec le concours de tous les dévouements sincères, sans distinction de rang, d’origine ou de parti ; En affirmant que je ne rétractais rien des déclarations sans cesse renouvelées, depuis trente ans, dans les documents officiels et privés qui sont dans toutes le mains : Je complais sur l’intelligence proverbiale de notre race et sur la clarté de noire langue. On a feint de comprendre que je plaçais le pouvoir royal au-dessus des lois et que je rêvais je ne sais quelles combinaisons gouvernemen tales basées sur l’arbitraire et l’abso'u. Non, la Monarchie chrétienne et française est dans son essence même une Monarchie tempé rée, qui n’a rien à emprunter à ces gouverne ments d’aventure qui promettent l'âge d’or et conduisent aux abîmes. Cette Monarchie tempérée comporte l’existence de deux Chambres, dont l’une est nommée par le souverain* dans des catégories déterminées, et l’autre par la nation, selon le mode de suf frage réglé par la loi. Où trouver ici la place de l’arbitraire ? Le jour où, vous et moi, nous pourrons face à face traiter ensemble des intérêts de la France, vous apprendrez comment l’union du peuple et du roi a permis à la Monarchie française de déjouer, pendant tant de siècles, les calculs de ceux qui ne luttent contre le roi que pour domi ner le peuple. Il n’est pas vrai de dire que ma politique soit en désaccord avec les aspirations du pays. Je veux un pouvoir réparateur et fort ; la France ne le veut pas moins que moi. Son inté rêt l’y porte, son instinct le réclame. On recherche des alliances sérieuses et dura...
À propos
Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».
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