Extrait du journal

« les progrès de l’idée républicaine. Rois, ils veulent « préserver leurs sujets d’une crise redoutable ; pères « de famille, ils songent à l’avenir de leurs enfants. * La Suisse est sans importance et aujourd’hui l’Es« pagne ne compte plus dans les conseils de l’Europe; « mais la France, tout amoindrie qu’elle est, peut « jouer un rôle considérable dans les données du « du monde. Si elle adopte la république, il n’est pas « une monarchie en France qui soit assurée du len< demain. ■ Depuis plusieurs années, les cours du nord ob« servent le progrès du mal et les formes qu’il peut « revêtir; si le radicalisme triomphe, les trois empe« reurs coalisés ne seront pas pris au dépourvu. Dans « les entrevues de 1872, ils se sont entendus sur les « précautions à prendre ; les mesures qu’ils ont eon« certées rappellent les moyens employés pour éteiri« dre un violent incendie : précipiter l’effondrement « de la maison où le feu a éclaté afin de préserver les « maisons voisines. « Ecartons ces présages funestes. Supposons que « la République se soit acclimatée en France : elle est « honnête, modérée, conservatrice. L’Europe sera« t elle rassurée? Non, certainement. La menace de « mort qui pèsera sur toutes les monarchies sera plus « éloignée sans doute, mais aussi plus inévitable. Le « jour où il sera démontré que la République peut « donner, à un grand pays comme la France, la paix, « la liberté et la prospérité, aucune liste civ.le n’aura « plus sa raison d’être, et les peuples se décideront « tôt ou tard à faire disparaître la royauté comme un « rouage inutile, et par conséquent nuisible. Ce n’est « plus l’incendie qurun orage peut éteindre, qu’un « coup de vent peut détourner, c’est plutôt ce fléau « d’origine nouvelle, qui étend ses ravages lentement « et avec méthode, et qui laisse aux voisins effrayés « le temps de chercher un remède sans leur donuer « le temps de le découvrir. »...