Extrait du journal
Bourges 9 Septembre Pendant que le gouvernement du maréchal MacMabon, pour complaire à la Prusse, se décide à reconnaître le pouvoir exécutif du traître Serrano. dont l’origine révolutionnaire équivaut à l’escamo tage du 4 septembre, les radicaux ont profilé de cet anniversaire pour faire de sérieuses tentatives de désordres à Périgueux, à Lyon, à Bordeaux et à Mèze, près Montpellier. Nos révolutionnaires n'on; fait, en cela,que tirer à leur point de vue, la conséquence rigoureusement logique de celte reconnaissance anti-française de la republique espagnole improvisée par les frères et amis de nos coryphées de la défense nationale, qui s’imposèrent à la France après le désastre de Sedan. Dieu veuille que cette logique inexorable de la révolution ne nous rejette pas encore une fois dans les serres déshonorées du césarisme, grâce à l’aveuglément de ceux qui, pour empêcher la restau ration de la légitimité en Espagne, comme en France, intriguent de toutes façons pour recom mencer, dans ces deux pays, les expériences à jamais néfastes d’une usurpation monarchique. Un des organes les plus répandus de cette cons piration qui s’efforce, en vain, de se cacher derrière le septennat, cherchait tout récemment à justifier, sous ce titre complaisant et élastique : < On fait ce qu'on peut, » l’acte par lequel M. le duc Decazes, notre ministre actuel des affaires étrangères, a cru devoir légitimer, au nom de la France, le pouvoir du maréchal Serrano. C** journal bleu qui s’appelle le Petit Moniteur universel, invoque les trois objections suivantes contre les légitimistes restés assez français pour * soutenir r;ue nous aurions dû imiter l’exemple « de la Russie : la première, c’est que l’Espagne « confine à la France, pendant qu’elle est à mille • lieues de Sl-Péterbourg et que nous ne pouvons < pas, dans notre situation actuelle, blesser chez elle « le sentiment public par une altitude d’opposition « aux efforts qu’elle fait en vue d’arriver à un gou« vernement définitif. » Mais c’est précisérhent, au contraire, parce que l’Espagne confine à la France, que nous devons nous abstenir, pardessus tout, de reconnaître un état de choses qui obtient les bonnes grâces de la Prusse dans le but trop évident de menacer et de briser, à tout jamais, les traditions séculaires de notre politique internationale à nos frontières des Pyrénées. * Or, nous avions bien assez des conséquences de la politique césarienne à nos frontières des Alpes et à nos frontières du Rhin !.... La seconde objection invoquée par le Petit Moni teur universel, « c’e>t que l’Angleterre, sur laquelle « nous avions toujours promis de régler notre alli« tude, n’a pas cru devoir se mettre en apposition < avec M. de Bismarck, bien qu’elle n’/a&t rien à « redouter de lui » mais c’est précisément, encore, parce que l’Angleterre n’a rien a redouter de M. de- Bismarck, que nous n’avons, en aucune façon, à régler notre attitude d’après la sienne, puisque nous avons, au contraire, tout à craindre à nous faire les complaisants, les complices et finalement les dupes de ia politique infernale de cet homme. Enfin, ajoute le Petit Moniteur universel, « les légitimistes perdent « de vue que si nous avions persisté à n’entretenir < que des rapports officieux avec l’Espagne, nous...
À propos
Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».
En savoir plus Données de classification - serrano
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