Extrait du journal

A LA TÈTE Le gouvernement sévit contre les journaux qui excitent à lu guerre civile, qui font appel à l’étranger, qui insultent le Maréchal, qui répandent de fausses nouvelles, et qui troublent le pays ; il fait bien. Le gouvernement prend des mesures contre le mal qui se fait par le colportage et par les cabarets : c'est encore bien. Le gouvernement a fait arrêter un intransigeant, qui ne craignait pas d’appeler ouvertement à la révolte et de pousser à renouveler les scènes de la Commune, et nous voyons que le conseil municipal de Palis, devenu subitement sage, ne s’inquiète pas trop du sort réservé à son président : c’est bien aussi. Mais, jusqu’à présent, nous ne voyons pas que le gouvernement songe à frapper les chefs qui poussent tous ces soldats à la guerre. On frappe les instruments, on laisse libres ceux qui s’en servent. C'est rendre impossible le succès de la lutte. Il y a assez longtemps que les malheureux qu’on abuse payent pour ceux qui les ont trompés ; il est temps que les vrais coupables soient les premiers punis. Ce n’est pas au bras qu’il faut viser, c'est à la tête. Les masses ne comprendront pas qu’on soit ré.^olu à combattre l'esprit de faction et de désordre, si elles voient qu’on épargne les chefs pendant qu on poursuit les soldats. Or, il faut le dire, il y a en ce moment un homme qui viole impunément la Constitution et les lois, qui se...