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Courrier du Berry, 12 mars 1875

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Courrier du Berry
12 mars 1875


Extrait du journal

Bourges, 12 Mars BULLETIN POLITIQUE. Le nouveau cabinet ne donne pas assurément satisfaction au parti monarchique, mais, en somme, il est moins mauvais qu’on ne pourrait le craindre tout d’abord. Rien que l’attitude de M. Buffet à notre égard ait donné lieu ù des critiques aussi sévères que méritées, nous estimons encore trop l’honorable vice-président pour le croire capable de prendre contre la droite des mesures que l’équité réprouverait. Si nous paraissons préférer M. Buffet ù M. le duc d’Audiffret, ce n’est pas que M. le duc Pasquier soit animé d’intentions plus hostiles ou que M. Buffet soit moins défavorable à notre pro gramme, mais ce dernier a l’avantage d’être plus calme, plus réfléchi, et de mieux calculer les con séquences de ses actes. Or, les hommes qui ne se laissent pas emporter par la fougue de leurs impressions, y regardent à deux fois avant de sévir contre leurs adversaires, cl, la réflexion aidant, l’intérêt leur parle quelquefois un langage que ne désavoue pas l’cquitc. Est-ce à dire que nous fas sions un grand fonds sur le nouveau ministère? A Dieu ne plaise que nous entretenions une pareille pensée ! Mais, comme on parle aujourd’hui d’assez graves dissidences qui existeraient déjà entre M. Buffet et M. Dufaurc, comme la gauche manifeste déjà à l’égard du vice-président du conseil une dé fiance qui ne prend pas la peine de se déguiser, voici, selon toutes probabilités, ce qui pourra sur venir : Le ministère se divisera en deux fractions, la fraction Dufaurc, (c’est-à-dire la minorité, trou vant son appui dans les groupes de la gauche), la fraction Buffet se verra obligée de chercher le sien parmi nos amis. Or, pour obtenir cet appui, ne faudra-t-il pas que M. Buffet s’oppose aux empiète ments de nos adversaires, combatte leurs tendances et, finalement, nous donne des satisfactions légiti mes? Soyez-en bien persuadés, nous avons pour nous la force des choses, et les hommes qui nous étaient le plus défavorables, reviendront nécessai rement au seul parti avec lequel les honnêtes gens puissent s’entendre. Les difficultés commencent déjà pour le nouveau ministère. On avait annoncé que M. Buffet donnerait, dès aujourd’hui, lecture de son programme ; ce bruit ne s’est pas confirmé. De graves dissidences, «auraient retardé la publication de ce manifeste qui ne nous sera communiqué que demain, si toutefois il nous est communiqué. En résumé, nous pouvons assurer que la gauche est loin de rayonner. Si les feuilles républicaines sont radieuses, c’est, soyonsen bien sûr, parce qu’elles obéissent à un mot d’ordre. Nos habiles adversaires ne veulent pas avouer leur déconvenue. Au lieu de l’hécatombe de fonctionnaires snr laquelle ils comptaient, c’est à peine si 3 ou 4 préfets seront sacrifiés. Et encore !. Beaucoup de personnes ne s’expliquent pas le sens du vote sur les deux derniers paragraphes de l’article 2 de la loi militaire. Il est bon de l’expli quer parce que la plus grande partie de la droite a voté contre la proposition essentielle de ces deux paragraphes ainsi conçus :...

À propos

Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».

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