Extrait du journal

Bourges 14 Septembre CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE Du Courrier du Berry. Paris, 12 septembre 1874. Les journaux anglais s’occupent beaucoup do notre nouvel ambassadeur à Londres, le comte de Jarnac, et publient des récits détaillés de la réception qui lui a été laite en Irlande où il possède des propriétés. Cette nomination est bien faite pour plaire à nos voi sins, car, en réalité, le comte de Jarnac, est tout au moins, aussi Anglais que Français ; sa mère était Anglaise ; son père a servi dans l’année anglaise au Canada ; sa femme est Anglaise. C’est par sa mère que le comte de Jarnac est devenu grand propriétaire en Irlande où il a droit de vote. La comtesse de Jarnac aura, comme ambassadrice, le pas sur les duchesses anglaises. Le comte de Jarnac est filleul de Louis-Philippe et beau-frère de M. Jules de Lastcyrie. Il était chargé d’affaires à Londres eu 1818, au moment de la Révo lution de février, et c’est lui qui a reçu le roi fugitif. En 1840, un de mes amis, ancien collègue du comte de Jarnac, dans la diplomatie française, faisait avec lui la traversée de Folkestonc à Roulogne, et lui disait en lui montrant les rivages des deux nations riva les : c Jamais l’Angleterre ne verra notre puissance d’un œil bien indifférent ; je connais bien les Anglais, jamais leur jalousie ne s’affaiblira ; ils nous veulent toujours faibles. » Notre nouvel ambassadeur fera bien de se souvenir de ce jugement porté sur l’Angleterre....