Extrait du journal

ISourgew, 1# Août. » Le rationalisme n'a jamais cessé de mettre en i opposition la foi et la raison qui, dans l'enseigne ment catholiqu-, doivent marcher d’accord. » Tel est le thème développé dans l'admirable Lettre Ency- • clique de N-T.-S.-P. le Pape Léon XIII, sur la restauration de la philosophie chrétienne dans les ' écoles catholiques selon l’esprit de saint Thomas d’Aquin. L'Univers est le premier à publier'cette magnifique i lettre de Léon XIII. Vous remarquerez surtout les pas sages suivants qui s’appliquent à la perturbation j intellectuelle, morale et sociale de notre époque. j « Si l’on fait attention aux conditions critiques du temps où nous vivons, si l’on embrasse par la pensée l’état des choses, tant publiques que privées, i on découvrira sans peine que la cause des maux i qui nous oppriment, ainsi que de ceux qui nous i menacent, consiste, en ceci : que des opinions J erronées sur toutes choses divines et humaines, des écoles de philosophes, d’où jadis elles sortirent, se sont peu à peu glissées dans tous les rangs de la société, et sont arrivées à se faire accepter d’un grand nombre d’esprits. Comme, en effet, il est naturel à l’homme de prendre pour guide de ses actes sa propre raison, il arrive que les défaillances de l’esprit entraînent facilement celles de la volonté; et c’est ainsi que la fausseté des opinions, les quelles ont leur siège dans l’intelligence, influe sur les actions humaines en les dépravant. Au contraire, si l’intelligence est saine et fermement appuyée sur des principes solides et vrais, elle sera la source de nombreux avantages tant pour l’intérêt public que pour les intérêts privés. » Plus loin le Saint-Père dit : » Nous ne devons ni mépriser ni négliger les secours naturels mis à-la portée des hommes par un bienfait de la divine sagesse, laquelle dispose tout avec force el suavité; et de tous ces secours, le plus puissant sans contredit est l’usage bien réglé de la philosophie. Ce n’est pas vainement que Dieu a fait luire dans l’esprit humain la lumière de la raison; et tant s’en faut que la lumière surajoutée de la foi éteigne ou amortisse la vigueur de l’intelligence, car, tout au contraire, elle la perfectionne, et, en l’augmentant, l’élève à un plus sublime objet. Il esl. donc tout à fait dans l’ordre de la divine Providence que, pour rappeler les peuples à la foi el au salut, on recherche aussi le concours de la science humaine : procédé ingénieux et louable, dont les Pères de V Eglise les plus illustres ont fait un usage fréquent, ainsi que l’attestent les monuments de l'antiquité. Ces mêmes Pères, en effet, assignèrent à la raison un rôle non moins actif qu’important. » Loin de mépriser la philosophie el la science, comme le préteudent mensongèrement les rationnalistes, la doctrine catholique dit, par la bouche de Léon XIII : < Il appartient aux sciences philosophiques de soutenir religieusement les vérités divinement révélées et do résister à l’audace de ceux qui lés attaquent. C’est là, certes, un beau titre d’honneur pour la philosophie, que d’être le boulevard de la foi et comme le ferme rempart de la religion. I iv> ,u * j ! •. / 1 *\ u. t j > n i MU ■- ■—F—■» FEUILLETON DU COURRIER DU DERRY. 2 12 fi l . * . . , ‘ t. v» i ’ ! 7 , (j ,r t’ JEAN BRESSON...