Extrait du journal

1 — LE REFRACTAIRE. A la vue de sa femme et de son fils, le nuage de tristesse qui voilait le front du fermier, se dissipa. — Dieu soit loué ! dit-il, vous voilà de .retour, j’étais dans l’anxiété, vous étiez partis de bon matin pour la ville, j’espérais vous voir revenir avant la tombée de la nuit — C’est qu'il nous est arrivé des aventures qui nous ont retardés. — Vraiment ! Raconte-moi cela. — Patieuce 1 11 faut d’abord nous mettre à table, nous mourons de faim. La fermière en allant déposer sur le lit sa mante im prégnée de brouillard, passa près de son mari et lui dit quelques mots à l’oreille en indiquant Jacques du regard, peur lui recommander la discrétion et loi expliquer son silence. Tous les trois s’assirent devant une soupière fumante et se mirent à manger. Des traces irrécusables attestaient le passage d’étrangers dans la maison, Jean Breeson raconta ce qui était arrivé ; sa femme l’écouta avec le plus vif intérêt, mais quand il parla de la lettre qui lui avait été dérobée, elle pâlit et ne put retenir une exclamation de découragement. — Quel malheur I dit-elle. Le fermier n’en était pas à se faire de vifs reproches ; il s’adressa les épithètes les moins flatteuses et s’excusa dani les termes les plus humbles de sa maladresse auprès...