Extrait du journal
Bonhomme Richard, admettez comme possible, que le pays ne fut plus en communion d’idées avec le pays, tout en soutenant le droit du fils de Napoléon III, à succéder à son père. Mais encore une fois, soyez donc conséquents avec vous-même ; et ne venez donc pas nous vanler la stabilité d’un pouvoir qui, basé sur la démocra tie, reconnaît, par là même, à la génération d’au jourd’hui, le droit de renverser ce que la génération d’hier vient d’établir, et ainsi de suite, chaque fois qu’une génération parvient à sa majorité poli tique. La France est une nation constituée en vertu de lois supérieures que le bon plaisir d’une génération n’a pas le droit d’abolir ; et c’est en vertu de ce principe de droit national que, sous l’égide de sa Monarchie héréditaire, la France est devenue, pendant 14 siècles consécutifs, la première nation du monde. Tous les sophismes déclamatoires des césariens et des radicaux coalisés contre elle, ne changeront rien à ces témoignages éclatants de'son histoire, et ne parviendront pas à faire oublier qu’après les saturnales de l’anarchie, l’empire nous a valu les horreurs de trois invasions, en laissant après lui la ruine de nos finances indignement gaspillées, la décadence de notre grandeur nationale et le deuil de nos provinces perdues. Si c’est à celle cause néfaste de nos malheurs que la France est menacée de revenir; si c’est à ce pile ou face de Boulogne et de Sedan, que son sort doit être joué, encore une lois, pour satisfaire des ambitions rivales et encore inassouvies, il est impossible de ne pas reconnaître que la Monarchie qui a fait la France, est, seule, encore capable de la sauver. La place de l’empire n’est donc pas à prendre, parce que c’est au roi seul qu’il appartient de l’occuper, non pas, comme l’écrit le bonhomme Richard, sur les ruines du suffrage universel, mais comme garantie du suffrage universel honnêtement et sincèrement pratiqué, comme il le fut lors de la signature des immortels cahiers des Etats-généraux de 1789 par six millions de Français. Cette garantie traditionnelle est assurément plus rassurante que le mécanisme intermittent des plé biscites planant périodiquement, avec l’aigle rte Boulogne et de Sedan , au dessus de la démocratie maîtrisée par le césarisme, au-dessus des ruines désolées de la patrie eu deuil. Guénebault. REVUE DES_ JOURNAUX Il y a dans le Siècle d’hier un aveu bien remarqua ble : « Voilà, dit-il, près de trois années que nous fai sons des lois pour les défaire le lendemain, que nous rédigeons des essais de constitution pour les biffer et les déchirer ensuite, trois années que nous errons sans boussole à droite et à gauche, pour revenir tou jours au point de départ : temps perdu, irrévocable ment perdu, tandis que l’Europe s’affermit dans l’é quilibre nouveau qu’elle a pris sans nous et en dehors de nous, contre nous peut être. » Hélas! qui ne sait tout cela et ne l’a dit longtemps avant que le Siècle s’en avisât ? Mais la cause de ces retards, de ces oscillations, de ces mécomptes, qui ne il aussi que c’est la forme incertaine et instable de gouvernement sous laquelle nous avons vécu? L’Eu“IC...
À propos
Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».
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