Extrait du journal

DU LLETIIW Le manifeste du chef de l’Etat, si impatiemment attendu, a enfin vu le jour. M. de Mac-Mahon a parlé à la France. Quelle impression son langage produira-t-il sur le pays? Il est encore bien tôt pour le savoir Néanmoins, nous pouvons avancer que l’impression produite est généralement bonne. On applaudit au langage énergique du Maréchal, et on lui sait gré de l’affirmation nouvelle qu’il vient de donner. Quel que soit le résultat des élections, il n'abandonnera pas le poste de péril cl d’honneur qu’il a accepté. Pour nous, voilà le point principal du manifeste que nous voulons retenir. C’est par celte déclaration que M. le Président de la République répond à l’ultimatum des gauches qui le somment, aujourd’hui encore, de se soumettre ou de se démettre. En vain nos adversaires cherchent-ils par tous les moyens à entretenir dans les esprits le trouble et l’inquiétude, en vain voudraient-ils laisser pres sentir qu’un avenir prochain pourrait contraindre le Maréchal à tenir une conduite autre que celle qu’il indique en ce moment, personne ne sera trompé par ces manœuvres. On sait que M. de MacMahon est habitué à ne tenir aucun compte des sommations de la démagogie ; nous pouvons donc ajouter une pleine confiance à son langage lorsqu’il nous assure que si des élections hostiles avaient lieu, il resterait pour défendre avec l’appui du Sénat, les intérêts conservateurs. Les chefs de la gauche ont tenu réunion avant hier. On a discuté violemment le manifeste prési dentiel. 11 a été décidé qu’une commission de cinq membres préparerait un contre-manifeste destiné à être publié le lendemain du jour où paraîtra le décret de convocation des électeurs. Dans ce manifeste révolutionnaire, on combattrait paragraphe par paragraphe les déclarations du Maréchal. La conclusion de ce factum sera que, quelles que soient l’étendue et la limite des pouvoirs...