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Courrier du Berry, 29 janvier 1882

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Courrier du Berry
29 janvier 1882


Extrait du journal

Bourges, 28 janvier 1881 Tout autre événement s’efface devant le grand événement qui s’est produit jeudi soir, la retraite de M. Gambetta. M. Gambetta quille le pouvoir après être resté à la tête du ministère pendant moins de deux mois et demi : durant ce temps il semble qu’à son point de vue il ait commis toutes les fautes, et enfin il disparail dans une défaite qu’il a volontai rement cherchée. Nul doute que, s’il eût voulu se maintenir au pouvoir, il n’eut pu facilement, à l’aide de quelques conces sions, obtenir un vote favorable de la Chambre : mais il a tenu à partir dans des conditions spéciales, et il a été de lui-même au devant d’un échec que tous lui prédisaient depuis huit jours. A quelles considérations a-t-il donc obéi en descendant ainsi du pouvoir où le vœu unanime de la majorité républi caine l’avait porté le 15 novembre dernier? A-t-il aperçu des points noirs à l’horizon ? A-t-il entrevu de sombres événements, de redoutables complications dont il n’a pas voulu affronter la responsabilité? A-t-il, tout simplement, constaté son irrémé diable impuissance, a-t-il reconnu qu’arrivé à la tête des affaires il était incapable de les diriger, qu’il pouvait faire un tribun, non un homme d’htat? Quel qu’ait pu être le sentiment qui l’a poussé, il est tombé, bien tombé, et sa chute est défi nitive. Son grand rôle est fini. C’est en vain que ses amis annoncent qu’il va reprendre sa place b la Chambre, et que ce qu’il n’a pu faire comme ministre il le fera comme député. Non, il est atteint, trop sérieuse ment atteint pour se relever de son ccbec. Depuis quelques années M. Gambetta, grandi outre mesure par la platitude de tous ceux qui l’entouraient, ministres, dé putés, fonctionnaires, était devenu comme un ballon démesurément gontlé; mais il n’y avait que le vide à l’intérieur; l’épreuve du pouvoir a été comme le coup d’épingle qui fait dégonfler le taffetas rempli d’oxy gène, et il ne reste plus rien de cette apparence monstrueuse. Pour employer un mot trivial, mais qui rend bien notre pensée, il est absolument vide. Quoique nous n’ayons rien à attendre de ses successeurs, au point de vue des...

À propos

Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».

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