Extrait du journal

En abandonnant, mercredi, l'étalon cr, les Etats-Unis lèvent le doute qui planàit sur leur politique depuis le 8 mars, c'est-à-dire depuis le jour où le président Roosevelt avait décrété la fermeture des banques et l'interdiction des paiements en or. A cette date, trois hypothèses étaient possibles ou bien, après une brève période d'assainissement bancaire, les EtatsUnis reviendraient rapidement au régime de la monnaie saine et libre ; ou bien, comme le fait l'Allemagne depuis deux ans, ils s'achemineraient vers un régime maintenant le cours forcé du billet à l'intérieur mais employant toutes les réserves métalliques à sauvegarder au dehors la parité .or de la monnaie nationale ; ou bien, comme l'Angleterre en septembre 1931, ils se résigneraient à ne plus défendre leur devise et à faire du dollar, comme de. la livre, une monnaie errante. Il semble que le gouvernement fédéral ait d'abord incliné vers la seconde solution et que pendant quelques semaines M. Roosevelt ait tenté de la faire prévaloir. En réalité, la pression de l'opinion publique a été plus forte que sa volonté première. Le courant qui s'est développé aux Etats-Unis en faveur de l'inflation et de la dévaluation monétaire a été tel que le président n'a plus tenté d'y résister. Alors que la couverture du billet était encore de 50 alors que les énormes réserves métalliques des banques fédérales de réserve permettaient aux EtatsUnis de contrebattre pendant longtemps, par des exportations d'or, la spéculation jouant à la baisse du dollar, M. Roosevelt a refusé d'engager dans la lutte le stock de métal jaune de son pays. Persuadé que les immenses ressources des Etats-Unis, , leur balance commerciale favorable et leurs réserves d'or intactes lui permettraient; de garder la direction des opérations, il a délibérément pris la tête du mouvement. pour en conserver le contrôle avec un maximum de chances....