Extrait du journal

La musique de Wagner a-t-elle eu à souffrir de l'organisation « industrielle » des pèlerinages à Bayreuth ? Et Mozart n'a-t-il pas à se louer, chaque année, de l'effort international que les chemins de fer, les grands hôtels et les agences de voyage de Salzburg ont placé sous son égide ? Sans doute, la musique joue docilement son rôle de sirène en envoûtant et en immobilisant les voyageurs dans une ville déterminée, mais lorsqu'elle les a rassemblés autour d'elle, l'heure de sa revanche sonne aussitôt. L'esclave obéissante devient la reine des foules qu'elle a fait sortir de terre. Le « Mai musical florentin », tout en enrichissant les hôteliers italiens, servira magnifiquement les intérêts de l'art....