Extrait du journal

plus besoin et je ne m’occupe plus d’elle. Elle s’est laissé prendre, duper, enfermer, que m’importe son aventure? tant pis pour elle. Je ne l’ai pas trahie quand j’en ai reçu la proposition; je n’ai rien à me reprocher envers elle. — Mais c’est vous qui l’avez, par vos promesses... — Après. — Vous êtes venu la trouver et vous l’avez engagée à vous suivre... Elle ne songait pas au trône... — Si j’avais fait la même proposition •à une princesse véritable, si je lui avais dit de prendre un faux pom, elle m’aurait fait chasser par ses gens, tout Radziwill que je suis ; votre aventurière s’est laissé entraîner à une infamie, tant pis pour elle ! je vous le répète encore. — Ah 1 c’est ainsi 1 et vous croyez, après avoir fait cela, avoir le droit aussi de vous promener avec un de ceux qui ont aidé à la trahir ! avec cet Orlofl1 ! — Chut! chutI le comte Alexis est en core ici. C’est mon meilleur ami. Ladislas se dressa de toute sa hauteur. — Vous êtes un lâche, prince Radziwill, comme le comte Orloff est un traître. Sauvez la princesse, ou je proclame votre honte dans tout Saint-Pétersbourg. — C’est ce que je ne vous conseille pas, répéta froidement Radziwill; nous ne som mes pas à Varsovie; on ne crie pas ici ce que l’on veut. — Oh 1 s’écria Ladislas, qui s’avança vers le prince, elle avait raison de dire que les hommes étaient des traîtres. Prince Char les Radziwill,j’aurais dû déjà vous cracher à la face 1 ! 1 — Oh 1 oh I cher monsieur, vous devenez furieux, dit Radziwill en sortant brusque ment du cabinet ; je n’ai pas le loisir d’é couter vos injures. Ladislas s’élança vers la porte....