Extrait du journal

continu. Elle ne se rendit pas compte tout d’abord de ce que ce pouvait être, mais bientôt un frisson lui parcourut tout le corps. Elle comprit que Veau envahissait la prison. La prisonnière put alors mesurer le temps qui lni restait à vivre.... A ce moment, son regard plongea dans le passé. Tous ses rêves vinrent tourbillon ner autour d’elle. Elle eut comme une dernière et éblouissante vision dans la quelle elle entrevit toutes les joies, toutes les splendeurs, toutes les satisfactions de sa vie passée. Elle fat arrachée A sa vision par une sensation de froid. Elle se baissa, voulut toucher le sol et sentit de l’eau. Elle en avait jusqu’à la cheville. Alors elle se leva et essaya de changer de place. 11 y avait de l’eau partout. Les vagues avaient envahi lo cachot, le clapotement continuait toujours, moins sourd maintenant, mais plus fort et plus rapide. L’eau montait dans fa prison d une façon effrayante. Encore un dernier effort du fleuve, et la fenêtre allait céder, les vagues se précipiter tu multueusement dans le cachot et l’inonder en entier. Aline se mit à courir dans la prison comme une folle, ayant de Veau jusqu’à mijambe, appelant au secours, poussant des cris effrayants et battant les murs de ses poings fermés, comme si elle eût voulu les briser. La dernier accès de tonx la jeta dé faillante dans un coin de la prison. La mal heureuse perdit connaissance ; quand elle revint à elle, aiguillonnée par l’idée du danger qu’elle courait, elle avait déjà de l’eau jusqu’à la ceinture; les vagues la soulevaient. Enfin, une poutre énorme vint se jeter contre la fenêtre et la brisa ; la Néva se pré cipita comme un torrent dans la prison. Aline fut violemment renversée et eut à...