Extrait du journal

INTÉRIEUR. Paris y le 5 juillet. VOYAGE DU ROI. SUITE DES AUDIENCES DE SA MAJESTÉ. M. le maire de Melun a prononcé, à l’entrée de la ville , un discours qui n’a pas été remis. Voici la réponse du Roi : « J’avais déjà été bien sensible, à l’accueil que la ville » de Melun et la population de ces contrées ont fait à » mon (ils , lorsqu’il est venu , de ma part, vous visiter » au mois d’août dernier. J’ai bien regretté alors de n’a« voir pu venir moi-même , et je me réjouissais de pou» voir enfin réaliser mes désirs , lorsque j’ai cru néces« saire d’ahrégrr mon itinéraire , et de revenir à Paris » plus tôt que je ne me 1 étais proposé ; mais je me suis » arrangé de manière à pouvoir revenir tout exprès pour » témoigner à la ville de Melun combien j’avais rie con» fiance dans son patriotisme , combien j’appréciais les x seiilimens qui l’animent et que vous venez Ue m’expri» mer, puisqu’ils se rattachent à mon pays et à tout ce » qui est cher à mon cœur. Tout ce que vous m’avez dit » à cet égard m’a causé une vive satisfaction. C'est ce » que j’ai éprouvé constamment dans le cours du voyage « que je viens de faire , et j'ai bien joui des sentimens » et de la confiance qui m’ont été témoignés partout. » C’est la récompense de l’afK ction que j*ai toujours por« tée à mon pays. Je lui ai été dévoué dans tous les teins. » Je n’ai jamais eu d’autre ambition que son bonheur , » d’autre vœu que sa prospérité , d’autre désir que sa » gloire et sa liberté. Aujourd’hui , appelé au trône par » la volonté nationale , ce ne sont plus seulement des » vœux que j’ai à faire , ce sont des devoirs que j’ai à » remplir , et je m’y consacre tout entier , avec la ferme 1» confiance que , forts de celle de la nation , nous mè» lierons le vaisseau de l’Etat à bon port ; nous le pré» serverons des agitations intérieures et du flcau de la » guerre extérieure , en conservant à-la-fois et notre » honneur, et notre indépendance, et nos intérêts na» lionaux , franchement , loyalement assurés et bien dé« fendus , cl alors je n’aurai plus rien à désirer.. . » S. M. est interrompue par des cris de vive le Roi! prononcés par le corps municipal , et vivement répétés par la population qui l’entoure....