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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 7 juillet 1849

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
7 juillet 1849


Extrait du journal

per de toutes les réformes pratiques et fécondes, et de recher cher, avec une volonté ferme et persévérante, la solution es problèmes qui tiennent en suspens l’avenir des sociétés et aes gouvernements. , « C’est dans ce but, monsieur le président, que, suivant vos propres expressions , vous avez appelé sous le drapeau de la République modérée et sur le terrain de la constitution uns les hommes dévoués au salut du pays ; c’est dans ce but que vous avez compté sur leur concours et sur leurs lumières pour vous éclairer, sur votre conscience, pour vous conduire, et sur la protection de Dieu pour accomplir votre mission. « Ni la protection divine, ni le concours de tous les bons citoyens ne feront défaut, monsieur le président, à une telle droiture, qui, des intentions, a passé déjà dans les actes. « Une complète harmonie rétablie entre les pouvoirs sortis du suffrage universel satisfait déjà à l’une de vos premières espé rances; le retour de la confiance publique en sera le résultat, et avec elle l’abondance des capitaux , qui, en alimentant le travail, pacifient les esprits. Ce merveilleux instrument d’ac tivité et de progrès que vous venez inaugurer aujourd’hui, monsieur le président, va prendre place, sous vos auspices, dans le nombre de ces conquêtes pacifiques que les nations civilisées préfèrent si heureusement à toutes les autres, et qui leur échapperont d’autant moins qu’elles auront su faire du respect de l’ordre et des lois la première base de toutes les libertés. » M. Rémond, prenant à son tour la parole, s’exprime ainsi : « Monsieur le président, « Il y a bientôt quarante ans, la ville de Chartres, comme aujourd'hui, profondément émue, sortait de son calme habi tuel ; elle était heureuse et tière: elle était visitée par l’em pereur Napoléon. « Ce fut véritablement un jour de fête et de bonheur pour nos pères ; car, dans le chef illustre de votre race, ils saluaient avec admiration le guerrier-législateur qui, après avoir dompté l'anarchie et rétabli les droits menacés de la famille, de la propriété et de la religion, seules bases de toute civili sation, se montra constamment le glorieux défenseur de l’honneur national. « Aujourd’hui, monsieur le président, que vous avez bien voulu devenir, pour quelques instants, l’hôte de l’antique cité des Caruutes, et permettre que l’inauguration de notre che min de fer ait lieu sous vos auspices, c’est encore un jour mémorable à inscrire dans nos annales, et dont tous les Chartrains conserveront précieusement le souvenir. « Pour nos contrées, une ère nouvelle s’ouvre, un fait im mense s’accomplit. Mises en possession d’une de ces voies fécondés en éléments d’amélioration, la ville de Chartres et notre fertile Beauce vont voir leur industrie commerciale et agricole s’accroître et prendre un rapide essor. « Un bien-être particulier, un bien être général seront la conséquence de ce nouveau moyen de communication qui, reliant les peuples entre eux, contribuera puissamment à la conciliation jusqu’alors si difficile de leurs devoirs et de leurs droits. « Ces résultats si désirables se manifesteront d’une manière d’autant plus sensible et plus immédiate, que l’empire des droits, de la justice et des lois sera plus respecté. « La France, qui vous a choisi, entre tous ses enfants pour son premier magistrat, parce qu’elle a foi dans votre patrio tisme et dans votre sincère dévouement à la République, compte sur votre énergie, monsieur le président, pour loi assurer ces bienfaits. Le concobrs unanime de tous les bons citoyens vous est acquis pour vous seconder dans l’accomplis sement de celte noble lâche, qui fut aussi celle du grand homme dont vous portez le nom. a Faible interprète de la ville que j’ai l’honneur de repré senter, au nom de tous mes concitoyens, au nom des nom breux habitants d’Eure-et-Loir, accourus de tous les points du département pour contempler l’élu du 10 décembre, je vous remercie, monsieur le président, de votre empressement à venir joindre vos vœux aux nôtres pour la prospérité de nos contrées et le bonheur de notre chère patrie. (Vive la République ! vive le président I » Le président de la République répond en quelques mots à ces deux discours, et remercie le préfet et le maire des senti ments qu’ils lui expriment au nom des habitants de la ville de Chartres. Aussitôt commence la bénédiction des locomotives. L’évê que dé Poitiers, dans un discours plein d’élévation et d’élo quence, appelle les bénédictions du ciel sur cette œuvre nou velle des hommes. Il fait ensuite un rapprochement ingénieux entre ces lignes de fer qui vont enlacer la terre et ces mer veilleuses aiguilles des basiliques bâties par les chrétiens, qui s’élèvent vers le ciel. a Autrefois, a-t-il dit, on bâtissait ces superbes flèches qui vont chercher le ciel : l’élan religieux portait les travailleurs vers les réalités du monde futur; maintenant on travaille la terre, c’est le domaine positif, c’est l’habitation actuelle qu’on embellit; mais de cette nouvelle soumission de la matière à l’esprit, n’y a-t-il pas des enseignements à tirer, de grandes idées à sortir, qui nous feront penser à quelque chose de su périeur à nous ? » Ce discours a été écouté avec une grande attention. Le président a été ensuite conduit par le clergé jusqu’à la cathé drale de Chartres. Son entrée dans la ville a été une véritable ovation ; les rues, sur son passage, étaient pavoisées de drapeaux trico lores. La foule se portait à sa rencontre en faisant entendre les acclamations les plus vives et les plus sympathiques ; l’en thousiasme était au comble. L’évêque de Chartres, MerClauzel de Montais, malgré son grand âge, est venu recevoir le chef de l’Etat à l’entrée de la vieille basilique. L’église était décorée avec pompe, et le Te Deum a été chanté an milieu d’un grand concours d’habitants. Après la cérémonie religieuse, le président de la Républi que est monté à cheval pour passer en revue la garde natio nale et la garnison de Lhartres qui étaient rangées en bataille tout autour des boulevards de la ville et dont les lignes se prolongeaient jusqu’à une demi-lieue au delà de l’enceinte. Dans les rangs de l’armée, comme dans ceux des citoyens, le président de la République a trouvé l’accueil le plus enthou siaste. La revue a commencé aux cris de Vive Napoléon J et s’est terminée par les mêmes acclamations. A trois heures et demie, le président de la République est venu prendre place à un banquet splendide, offert par la ville de Chartres et qui était servi sous une tente élevée dans la cour du chemin de fer et disposée avec un art admirable ; près de GUO personnes ont pris part à ce banquet. Le maire de la ville de Chartres a port* un toast au prési dent, en ces termes : « Messieurs et chers concitoyens, • Au premier magistrat de la République, qui restera...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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