Extrait du journal
toutes les branches y répond d’une manière aussi simple qu’excellente. Ce serait assurément détourner les élèves du hut de leur instruction que de les astreindre à suivre tous les cours du collège de France. Mais il n’est aucun de ces cours dont il ne puisse leur devenir profitable d’entendre un certain nombre de leçons. Le patriotisme de MM. les professeurs ne pouvant manquer de les disposer à la conception et à la coordination de telles leçons, il s’établirait de la sorte dans toutes les di rections les plus admirables résumés qu’on puisse souhaiter. Malgré la haute valeur du résultat, peut-être faudrait-il y renoncer s’il devait enlever à l’enseignement du collège de France le haut caractère de généralité qui le distingue. Les chaires de cette école n’étant réglées que par leur litre, sans aucun programme déterminé, ont fini par devenir ce que l’on pourrait nommer les chaires des libres penseurs de la littérature et de la science. Laissons aux chaires de l’univer sité les expositions méthodiques ; elles se portent, au gré des savants qui les occupent , sur le développement original tan tôt d'un point de vue, tantôt d’un autre, et c’est là ce qui constitue leur principale grandeur. Mais les deux services, loin de s’exclure, semblent s’appe ler. L’expérience a montré qu’il était impossible à la plupart des professeurs d’accomplir, dans ces dilïiciles conditions 1 d’originalité, le nombre de leçons que leur institution leur impose. Un tel partage, même pour ceux qu’il toucherait le I plus, ne serait donc au fond qu’un soulagement. H est à remarquer également que le singulier caractère d’élévation qui distingue aujourd’hui les chaires du collège de France n’est pas, en général, de leur origine. Créées pres que toutes en vue d’une branche nouvelle de connaissances, elles ont dù se consacrer primitivement à son exposé régulier, dont elles ne se sont relâchées que peu à peu, à mesure que la concurrence des chaires analogues, nées sous leur inlluence, les dispensait de ce soin tout en les excitant à prendre plus de hauteur. C’est par de simples classes de grammaire que le collège a commencé. Aussi en assujettissant à des cours complets et méthodiques les chaires qui seraient aujourd’hui instituées, ne ferait-on que les soumettre à une loi qui a été commune à toutes dans le principe. Par leur précision et par leur enchaînement ré ciproque, elles constitueraient au sein de l’établissement une sorte de noyau plus compacte, autour duquel rayonneraient dans toutes les directions, avec leur glorieuse indépendance, tous les autres professorats de ce noble foyer. Le collège n’arriverait par là qu’à se fortifier, s’amplifier et gagner aux yeux de tous un genre d’utilité plus saisissant et plus inatta quable. Les jeunes gens destinés aux fonctions publiques, réunis sous le nom d'élèves du college de France, près des amphi théâtres du collège, soumis dans leurs éludes à une discipline particulière, partageraient librement avec le public le béné fice de toutes ces leçons. L’obligation de l’assiduité, les dis positions nécessaires pour assurer le travail quotidien, et les justes récompenses déterminées par les examens de l’école se raient leur seul avantage. Peut-être même semblerait-il digne de la libéralité de la France de recevoir parmi ces élèves, aux conditions communes, sauf l’admission dans les services pu blics, tous les élèves étrangers qui voudraient venir s’instruire ainsi dans notre esprit. Telles sont, en résumé, M. le ministre, mes propositions préalables touchant l’école à la création de laquelle le Gou vernement vous a donné l’ordre de procéder. Elles pourraient se réduire à ce que le collège de France obtint une augmen tation de sept chaires. Gomme son accroissement, depuis 1811, en comprend neuf, vous jugerez, je l’espère, qu'il n’y aurait rien de forcé dans ce premier pas de la République à son i égard. J’ai approuvé ce rapport, et, en conséquence, j’aijl’honneur de vous proposer de sanctionner le décret dont la teneur suit....
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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