Extrait du journal

vous parlez n'ira pas loin... Ohl pas as sez loin... — Cadet, tu en sais bien long... Tu dois avoir vu la dame. Ton père disait comme ça, tout en riant que tu en tenais pour elle. — Mon père se trompait. Je hais toutes les femmes. Le meunier éclata de rire : — Ah! Cadet! s’écria-t-il, mon petit Cadet, que tu es drôle I Ainsi tu les dé testes toutes ? — Toutes. — Voyez-vous cela ! il vivra comme un abbé... 11 n’aura jamais, seulement, un regard pour les gentils minois. — Jamais! — Jamais les femmes ne lui seront de rien. — Jamais! jamais! répéta Cadet avec énergie. Retenez ce mot-là ! Retenez aussi votre rire. On ne rit point dans cette mai son d’où nous allons sortir tout à l’heure. — Peste ! dit Bourdelot, qui se pâmait, il faudra bien que tu prennes le temps de t’habiller en chrétien pour aller dans la rue. Ta n’as encore que l’habit du père Adam, ou il s’en faut de peu. Cadet sauta en bas de son lit. — Et puis, continua le meunier, tu ne partiras point sans avoir dit adieu à ton ' maître. — Vous le lui diréz pour moi, répliqua le jeune homme d’une voix sourde. Vous le trouverez en bonne compagnie... et, quant à vous... ohl vous serez, comme on dit, en pays de connaissance. Le maî tre a retrouvé sa femme, qui l’avait quitté depuis dix ans. La porte glissa tout doucement et dans l’ouverture apparut le visage fin et gouail...