Extrait du journal
porteur complètent et éclaircissent ce qui était resté obscur ou douteux dans les dépêches télégraphiques déjà publiées. Le 30 juin au soir, la municipalité romaine s’est pré- i sentée au quartier général, demandant une capitulation, j La journée du l‘r juillet, une partie de celle du 2, ont été employées à débattre les termes de cette capitulation, ! sur lesquels on n’a pu tomber d’accord. Le 2, au soir, : les membres de la municipalité sont venus déclarer au quartier général qu’ils renonçaient à fixer des conditions et qu’ils allaient ouvrir les portes de Rome. En effet, les portes Portese et Saint-Pancrace, sur la rive droite du Tibre, ont été livrées dans la nuit, et peu après la porte du Peuple, sur la rive gauche. Le lendemain, 3 juillet, deux fortes colonnes de notre armée pénétraient dans la ville; 1 une, à la tête de la quelle marchaient le général en chef et son état-major, par la porte Purtese ; l’autre par la porte du Peuple et le i Corso. A mesure que la colonne conduite par le général en ! chef s engageait dans les rues de Transtevère et dans les ! quartiers populeux de Rome, qui avoisinent de ce côté le Tibre, au lieu de cette guerre de maisons, de cette lutte aux couteaux dont on nous avait menacés, ou tout au moins de cet abord farouche et hostile de la population qu on nous annonçait, nos troupes ont été accueillies par les acclamations les plus vives. Le peuple se pressait de toutes parts sur son passage, les fenêtres étaient garnies de femmes et d enfants qui agitaient des mouchoirs et se livraient aux démonstrations les plus bruyantes et les plus significatives ; dans deux endroits seulement de ce long parcours, en face des cafés où se tiennent les clubs, notre armée a rencontré quelques groupes qui ont poussé sur son passage des clameurs malveillantes. L’un de ces j groupes était précédé d’un drapeau au-dessus duquel un bonnet rouge était placé. Nos soldats se sont bornés à abattre le drapeau et à arracher l’odieux symbole de la terreur qui le surmontait. Les chefs du gouvernement avaient disparu; l’assemblée i s’était dispersée d’elle-méme. Pendant que nous entrions par le côté nord de la ville, Garibaldi et les aventuriers qui marchent à sa suite (on en évalue le nombre à 3 ou 4,000 environ) s’éloignaient par la porte du Sud et pre naient le chemin d’Albano. emportant avec eux, à ce qu’on assure, beaucoup d’objets précieux. On ignore en core vers quel point de l’Italie ils se dirigent ; une divi sion de notre armée s’est mise à leur poursuite. Le 4 au soir, quand l’aide de camp du général en chef a quitté Rome, la plus parfaite tranquillité régnait dans la ville. Le château Saint-Ange, qui seul restait encore au pouvoir de l’armée romaine, allait nous être remis. (Une dépêche télégraphique annonce qu’il l’a été en effet le 5 au matin.) L’état sanitaire de l’armée était excellent : il y avait beaucoup moins de malades qu'en garnison. A l’excep tion d’une seule église, placée près fle la brèche, et qui a été souvent atteinte par nos boulets, aucun des monu ments n a souffert le moindre dommage ; ce résultat est dû au choix qu avaient fait nos généraux du Janicule, comme point d’attaque. Rome n’est difficile à prendre que par ce côté; mais de ce côté seulement on peut en faire le siège sans s’expo ser à ruiner la ville; notre armée a préféré ce qui était plus long et plus périlleux pour elle à ce qui eût été moins dangereux, plus aisé, plus court, mais plus dom mageable pour les Romains....
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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