Extrait du journal
de l’individu, un accident de sa vie, une idée qui traverse sa cervelle, vous vous privez du plus beau de votre art, qui est de peindre l'homme tout entier. Il y a une mise en scène «lans toute œuvre de l’art, sans excepter le portrait. M. Flandrin possède, comine M. Ingres, le talent de bien présenter son modèle au public. Tel homme est à ta place sur la toile ; tel autre a l’air d’un intrus, et vous seriez tenté de le mettre dehors. Lue posture noble, une attitude à la fois libre et digue, sont comme une prise de possession du cadre, et font que le modèle y est chez lui. Vous apprécierez mieux la mise en sc.èue des portraits «le M» Flandrin, si vous l* s comparez à la plupart de ceux qu’ou voit à l’exposition. Ce qui est plus difficile à comprendre, pour peu que vous soyez étranger aux choses de la peinture, c’est la suite, et, pour ainsi dire, la continuité du des sin. Vue tête bien peinte présente une surface noustMilement unie, mais une. On sent que la moindre agitation, le trouble le plus léger, la sensation la plus imperceptible changerait l'apparence extérieure de l'être tout entier, comme une pierre tombée dans l’eau ride toute la superficie d’un lac tranquille. Les choses se passent ainsi dans la nature, et par conséquent dans la peinture. Les portraits de M. Chaplin et de M. Hofer, qui ue sont pas des artistes sans talent, manquent de cette qualité indispensable. Vous di riez des mosaïques de pièces et de morceaux, de® maquillages inégaux où le rouge et le blanc sont tombés en plusieurs endroits. Je vous montrerai tel portrait de M. Chaplin qui, vu d'uni* certaine dis tance, a l’aspect martelé d’un travail de chaudron nerie où l’on peut compter les coups frappés par l’ouvrier. Ce n’est pas une vérité nouvelle que l’art doit cacher ses secrets. Les plus beaux chefs-d’œuvre sont ceux qui ont l’air de s’être faits tout seuls, et l’artiste prend une peine inutile, s’il nous laisse voir qu’il a pris de* la peine. Regardez maintenant l’air d’aisance qui règne dans le portrait de Mee L. . On dirait que l'artiste l’a peint d’un seul coup do pin ceau, parce que tout s’y tient en un bloc. Les détails de l’ajustement sont rendus avec amour; mais cette passion ne va pas jusqu’au fétichisme. Nous avons de« peintres que Fou croirait voués -au culte...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
En savoir plus Données de classification - flandrin
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